Evolution Finie l?époque où les pouvoirs publics se chargeaient, à eux seuls ou presque, d?assurer au citoyen un logement. «L?Etat n?a pas à loger les Algériens !» C?est ce qu?a déclaré récemment le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, au cours d?une conférence de presse consacrée à la présentation de la nouvelle stratégie de gestion des dépenses publiques initiée par son département sur instruction de la présidence de la République. Plus explicite, le premier argentier du pays fera savoir que la part du logement social sera réduite progressivement dans la politique globale de l?habitat. En contrepartie, «l?Etat aidera les citoyens à se loger à partir de leurs épargnes», a-t-il ajouté. Finie donc l?époque où les pouvoirs publics se chargeaient, à eux seuls, d?assurer au citoyen un logement. Certes, l?Etat continuera à loger les couches les plus défavorisées de la société selon le ministre des Finances, mais cela se fera selon des critères plus rigoureux. En d?autres termes, le logement social sera de moins en moins accessible avec le réajustement prévu de la politique du logement. Pour compenser son recul dans le financement du logement social, l?Etat a pensé à mettre en place des mécanismes pour venir en aide aux citoyens en quête d?un logement. Outre les aides directes octroyées dans le cadre de l?auto-construction et de l?acquisition d?un logement neuf, des crédits logements de longue durée sont accordés depuis quelques années par certaines banques publiques, dont notamment la Cnep, le CPA et la BDL. Pour autant, des citoyens considèrent ces prêts avec intérêts comme «des produits bancaires comme tous les autres» et non pas comme des aides de de l?Etat. Toujours est-il que bien des familles ont pu résoudre leur problème de logement grâce à ces crédits «de plus en plus demandés, surtout par les ménages moyens qui n?ont aucune chance de bénéficier d?un logement social», selon des sources bancaires. A titre d?exemple, la Cnep-Banque en a attribué, au 31 décembre 2003, 227 435, contre environ 12 000 pour le CPA entre 1999 et 2003. Avec la réduction annoncée de la part du logement social dans la politique nationale de l?habitat, le recours à ce genre de crédits «sera systématique pour de nombreux ménages, car ils n?auront pas d?autre alternative», prévoit un banquier.