Séquelles La localité de Sidi el-Kebir, une bourgade située aux premiers contreforts de l?Atlas blidéen n?arrive toujours pas à retrouver sa vocation. Les préjudices causés, à la santé des résidents et à l?environnement par les longues années de calvaire et les nuisances provoquées quotidiennement par l?exploitation de carrières d?agrégats sont énormes, les séquelles d?une exploitation sauvage de ces carrières durant plus d?un demi-siècle sont aujourd?hui vivaces. Le cadre enchanteur et idyllique, qui attirait jadis les familles blidéennes qui venaient en pèlerinage au saint marabout Sidi Ahmed el-Kebir et profitaient de l?air tonifiant de la montagne et de ses eaux fraîches et délicieuses, a laissé la place à un paysage de désolation. L?oued, dont les eaux limpides et abondantes grouillaient de poissons, n?est qu?un mince filet d?eau polluée coulant au milieu de la rocaille. Les peupliers, grenadiers et autres arbres fruitiers qui s?étendaient sur les deux rives de l?oued ont disparu pour laisser place un sol sec et dénudé. Les nombreuses sources, qui alimentaient l?oued Sidi el-Kebir et servaient à irriguer ses vergers verdoyants, ont été détournées par les explosions de dynamite utilisée dans l?extraction des agrégats. Les poussières, que dégageaient quotidiennement ces carrières, ont porté un sérieux préjudice à l?environnement et durement affecté la santé des habitants, plus particulièrement les enfants, qui ont souffert notamment d?atteintes pulmonaires et bronchiques . Excédés par la dégradation de la qualité de la vie et des nuisances dues à l?exploitation de ces carrières, les habitants de cette bourgade ont exprimé violemment leur colère durant plusieurs jours, une situation qui a abouti en 1990 à la fermeture de ces carrières qui constituaient une menace certaine pour la population locale et l?environnement notamment pour le parc national de Chréa. L?histoire de cette bourgade remonte à l?année 925 de l?hégire (1519 de l?ère chrétienne) quand un pieux marabout, qui aurait fait 2 fois le pélerinage de La Mecque et de Médine, vient s?installer au confluent de l?oued Taberkachent et de Chaabet er-Roumane (Ravin des grenadiers), un cours d?eau qui porte aujourd?hui le nom de Sidi el-Kebir. Le saint marabout a été à l?origine de la découverte des belles eaux de la montagne de l?Atlas blidéen. Aidé par les maures andalous qui se sont réfugiés dans la région, Sidi Ahmed el-Kebir a détourné ces eaux et introduit la technique de l?irrigation, l?arboriculture et la broderie sur cuir. En 1535 , Sidi Ahmed el-Kebir fonda la ville de Blida dont le noyau était constitué d?une mosquée édifiée en bordure de la place du 1er-novembre (ex-place Clemenceau), d?un bain et d?un four banal, construits à proximité. Sidi Ahmed el-Kebir mourut vers 1540 à l?âge de 70 ans. Il repose dans ce merveilleux coin à proximité de La Fontaine fraîche sous un sarcophage d?étoffes au milieu d?oliviers centenaires.