Prévision n Selon le porte-parole de l'Union générale des commerçants (UGCAA), joint par nos soins, «Les prix du mouton sont stables cette année comparés à ceux de l'année passée». Pour El-Hadj Tahar Boulenouar, cette stabilité des prix est le résultat de la décision du ministère de l'Agriculture de la réouverture des marchés aux bestiaux hier, vendredi. Dans le cas échéant, c'est-à-dire si les marchés restent toujours fermés, il y aura sans doute la prolifération du commerce informel du cheptel qui alimente la spéculation d'où la hausse des prix. Autre raison qui favorise la stabilité des prix est la demande du mouton qui ne va pas réellement changer cette année par rapport à l'année précédente, selon l'UGCAA. Pourquoi ?«Il ne faut pas oublier les charges financières du ramadan, de l'Aïd el-Fitr et des vacances ayant un impact négatif sur les budgets des ménages», a expliqué l'orateur. Le porte-parole de l'UGCAA a rassuré qu' «il n'y aura pas de perturbation au niveau des prix». A moins d'un mois de l'Aïd el-Adha, nous avons remarqué qu'il y a peu d'engouement des Algériens pour l'achat du mouton. Certains n'ont même pas encore décidé s'ils allaient acheter le mouton ou non. Certes, les Algériens sont davantage préoccupés actuellement par la rentrée sociale et toutes ses dépenses liées à la rentrée scolaire, mais ils ne tarderont pas à se tourner vers les dépenses de l'Aïd qui approche à grand pas. Les éleveurs ont exprimé leur satisfaction quant à l'annonce du ministère sur la maîtrise de la fièvre aphteuse et la réouverture des marchés aux ovins. Cependant cette décision ne semble pas rassurer les professionnels. «Si la circulation des moutons, autorisée en vue de l'Aïd, n'est pas accompagnée d'une surveillance accrue, elle engendrera une nouvelle vague de contamination aux ovins», craint l'expert en agriculture, Akli Moussouni. Rappelons qu'à titre préventif ces marchés ont été fermés suite à l'apparition de la fièvre aphteuse ayant ravagé plusieurs bovins au niveau national. Les éleveurs sont plus soulagés. Interrogé ce matin, un éleveur de Tissemsilt nous confie par téléphone : «cette décision va nous permettre d'écouler notre cheptel sans aucun risques. Nous pourrons enfin vendre nos bêtes», ajoute-t-il, réaffirmant que les prix sont stables. «Le prix moyen du mouton cette année varie entre 35 000 DA et 40 000 DA». «Un mouton de 15 kg se vend aujourd'hui entre 22 000 et 23 000 DA dans ce marché», a-t-il ajouté. Interrogé s'il y aura une éventuelle flambée des prix, cet éleveur nous dit : «Pour le moment on ne peut pas évaluer le marché fraîchement ouvert. C'est trop tôt pour en parler (...), mais nous avons pu constater qu'il y a des clients qui viennent de partout pour faire leur commande. Nous avons vendu 200 têtes l'année dernière et nous comptons en vendre plus cette année !». Par ailleurs et pour améliorer l'organisation de la vente du cheptel, l'UGCAA a lancé un appel en direction des autorités locales pour interdire les points de vente informels du cheptel qui poussent çà et là et un peu partout de façon illicite dans nos villes et quartiers. «La majorité des moutons ne passent pas par le contrôle vétérinaire», prévient-il. Rappelons tout de même que le sacrifice du mouton n'est en rien une obligation religieuse selon les autorités compétentes. Samia Lounes