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Le mouton de l'Aïd inaccessible
La fièvre aphteuse n'a pas induit une baisse des prix
Publié dans El Watan le 29 - 09 - 2014

Alors que les consommateurs et les acteurs de la filière ovine attendaient une baisse des prix après une fermeture de deux mois des marchés à bestiaux, c'est le contraire qui s'est produit. Le dispositif réglementaire imposé par le ministère de l'Agriculture pour le transport et la commercialisation des moutons dans l'objectif de protéger le cheptel ovin de la fièvre aphteuse n'est pas du goût des intermédiaires intervenant dans ce circuit, dominé par l'informel.
La riposte ne s'est pas fait attendre. Elle s'est traduite par des prix élevés, loin d'être accessibles pour les consommateurs déjà saignés par les dépenses de la rentrée scolaire. A moins d'une semaine de l'Aïd et avec des prix oscillant entre 30 000 et 100 000 DA, les ménages sont appelés à faire d'autres sacrifices financiers pour sacrifier un mouton le jour J. Ils sont moins présents par rapport aux années précédentes, mais ils sont bien là, dans les cités, aux abords des axes routiers, dans des locaux commerciaux reconvertis pour l'occasion ou occupant les garages de bâtisses nouvellement construites loin de tout contrôle. Ce sont les moutons, installés en masse au milieu des zones urbaines pour être vendus aux consommateurs à l'approche de l'Aïd El Adha. A Birkhadem, Ben Aknoun, Aïn Naâdja, Gué de Constantine, Bab Ezzouar, El Hamiz, Réghaïa et dans d'autres villes du pays, les points de vente informels de moutons et de bottes de foin prolifèrent.
L'arrêté de la wilaya d'Alger interdisant l'exposition informelle de moutons et leur déplacement en grand nombre dans les rues de la capitale, promulgué sous le n°3212, le 27 octobre 2010, est pourtant clair à cet effet.
Le dispositif mis en place (services vétérinaires) dans les marchés pour contrôler le cheptel à l'entrée et à la sortie conjugué à l'identification des marchés de proximité décidés par crainte de la propagation de l'épidémie de fièvre aphteuse, n'ont pas eu l'effet escompté. Cette épidémie, considérée comme un facteur à haut risque pour le cheptel, vient s'inviter en cette période de fête et ne joue pas en faveur des consommateurs. Déjà laminés par les frais de la rentrée scolaire, les ménages se retrouvent face à des prix loin d'être abordables. Alors qu'on s'attendait à ce que les prix baissent après la réouverture des marchés aux bestiaux le 12 septembre dernier (certains parlaient même de surplus de l'offre et de chute brutale des prix), c'est le contraire qui se produit aujourd'hui. Les prix des moutons sont repartis à la hausse. Le prix moyen du mouton est de 45 000 DA. En fait, tout dépend du poids de la bête et de son origine puisque certaines races sont plus prisées que d'autres.
«Les maquignons ont répondu à la pression par la pression»
Pour Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce) nous dira à ce sujet : «Après l'épidémie de fièvre aphteuse, on pensait qu'à l'ouverture du marché après deux mois, il y aurait une baisse importante des prix. Cependant les prix sont restés relativement les mêmes, c'est-à-dire toujours élevés par rapport à l'année dernière, même s'ils ont un peu baissé dans certains endroits.» Le président de l'Apoce explique cette situation par un marché encore instable et imprévisible. «Donc la fluctuation des prix est permanente», ajoute-t-il, faisant une petite comparaison par rapport aux années précédentes. «Durant les précédents Aïds, les prix baissaient ou augmentaient de 30%. Or, cette année, on est déçus, les moutons ne sont pas à la portée de tout le monde. On risque même d'avoir des surprises à la veille de l'Aïd».
Pour un expert du secteur, les différents intermédiaires intervenant entre les éleveurs et les consommateurs ont répondu au durcissement de la réglementation par des prix élevés. «Les maquignons ont répondu à la pression par la pression.» Comment ? «Avec le certificat du vétérinaire, le document de traçabilité et l'autorisation de déplacement exigés, les maquignons ont vu leur frais augmenter, ils ont décidé de répercuter cela sur les prix mais à une plu grande échelle», nous dit notre expert.
Ils sont nombreux, d'ailleurs, les éleveurs à avoir pris la décision de ne pas emmener leur cheptel aux marchés aux bestiaux. C'est le cas d'un éleveur de la wilaya de Djelfa qui a préféré contacter des acheteurs habitués, les prévenant qu'il ne fera pas le déplacement dans les marchés en raison de ce durcissement de la réglementation. «Il aurait fallu vacciner tout le cheptel ovin, caprin et bovin avant de rouvrir les marchés à bestiaux. Car le virus qui touche actuellement le cheptel bovin peut muter vers les ovins» Notre expert va plus loin et affirme, à propos de la gestion de l'épidémie de fièvre aphteuse : «Il n' y a jamais eu un tel débordement au ministère de l'Agriculture, sinon comment expliquer que la fièvre aphteuse se déclare en Tunisie et que des cas soient signalés à l'extrême ouest du pays, à Tlemcen
Mais du côté du département de Abdelwahab Nouri, l'on affirme que toutes les mesures nécessaires ont été prises dans l'objectif de préserver le cheptel et pour que cette fête ne soit pas un prétexte pour freiner la lutte contre cette maladie. Et ce, d'autant que les moyens sont disponibles, assure-t-on. «Toutes les mesures nécessaires ont été prise pour empêcher l'apparition de la fièvre aphteuse dans les marchés à bestiaux et sa transmission au cheptel ovin afin de passer la fête de l'Aïd El Adha dans les meilleures conditions», a assuré le 11 septembre dernier le ministre de l'Agriculture.
Mais sur le terrain, les barons de l'informel, dans cette filière qui tarde à s'organiser, semblent avoir la peau dure. Ce qui facilite leur tâche, c'est l'absence de marchés légaux. Dans ce cadre, la balle est dans le camp du ministère du Commerce qui en charge du programme de réalisation de nouveaux marchés et de l'opération de contrôle. Cette dernière semble difficile à assurer vu que les éleveurs ne disposent pas de registre du commerce, mais aussi parce que les agents du ministère ne sont pas nombreux et peu outillés pour une telle mission.
L'UGCAA : «la multiplication des intermédiaires ouvre la voie aux spéculateurs»
L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a, pour sa part, soulevé l'ensemble de ces problèmes. «Il ne faut pas oublier qu'on a un manque énorme en points de vente formels alors qu'on enregistre la plus grande demande dans les grandes villes. Ce qui ouvre la voie à la spéculation et fait que l'écart entre le prix fixé par l'éleveur et celui payé par le consommateur atteint parfois les 15 000 DA, si ce n'est plus. Chaque intermédiaire prend sa part du gâteau dans cette chaîne interminable», nous dit Hadj Tahar Boulenouar de l'UGCAA, qui s'interroge : «Pourquoi ne pas prendre l'exemple des certains pays islamiques qui ouvrent à l'approche des fête des espaces réglementés dans les grandes villes ?» M. Boulenouar pose par la même occasion le problème de la non-régénération du cheptel ovin : «Depuis quelques années, on nous avance les mêmes chiffres, c'est-à-dire un effectif oscillant entre 20 et 25 millions de bêtes et on sacrifie en moyenne annuellement 3 à 4 millions de moutons pendant la fête de l'Aïd. Que fait-on pour protéger notre patrimoine ovin et l'enrichir ? Que fait-on pour renforcer le contrôle ? Entre les chiffres et les promesses du ministère de l'Agriculture et pour l'encouragement de l'élevage, l'écart est important.»


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