Résumé de la 28e partie ■ C'est Angélique qui avait attaqué d'emblée Mme Claire dès son entrée dans sa cellule.... Je voulais m'amuser. Ça vous ennuie, madame la rapporteuse, que j'ai préféré fréquenter les discothèques plutôt qu'une fac insipide ? «— Ça ne m'ennuie pas, mais je le regrette pour vous. Si vous aviez poursuivi ces études, peut-être ne seriez-vous pas ici aujourd'hui ? «— Je m'en fiche! Et puis ça suffit avec vos sermons ! Allez-vous-en ! Vous n'avez qu'à porter vos salades à celles qui font semblant d'y croire en se disant que ça pourra peut-être leur servir pour être mieux notées / Moi ; les notes, au point où j'en suis ! «— Je pars, Angélique, en vous promettant de ne plus venir vous ennuyer et en ne vous adressant aucun souhait. Vous pourrez le prendre pour une manœuvre de ma part... Restez dans l'isolement que vous avez recherché.» Quand la visiteuse entra dans la cellule de la Baronne, elle fut surprise de constater que les murs, ici, étaient restés blancs et vides, comme à l'arrivée de la prisonnière: nulle reproduction d'artiste, nulle photo de star n'en venait masquer l'austère nudité. On se serait cru dans une cellule monacale. La Baronne, matricule 310 pour l'administration pénitentiaire, bien qu'elle fût nettement plus jeune que sa visiteuse, elle lui ressemblait pourtant par sa distinction naturelle, sa haute taille et sa démarche volontaire. Brune aux yeux clairs, sobrement vêtue d'un chemisier blanc et d'un pantalon noir, Eliane était très séduisante. Mais on pouvait lire dans son regard une tristesse indéfinissable qui avait quelque chose de troublant et d'angoissant pour qui se trouvait en face d'elle. Madame Claire réalisa que Solange avait eu grandement raison de lui conseiller de se rendre sans tarder auprès de cette Baronne très particulière qui l'accueillit du reste avec un large sourire. — C'est très aimable à vous de perdre quelques uns de vos précieux instants pour moi. — Ce n'est pas du temps perdu ! Au contraire, c'est une joie pour moi... Comment allez-vous ? — Pas très bien. Je n'ai guère le moral à végéter entre ces quatre murs... Et mon avocat, que j'ai vu la semaine dernière, m'a expliqué que je ne pouvais pas espérer la moindre libération anticipée avant au moins quatre ans. C'est long, quatre ans, quand l'horizon se réduit à quelques barreaux ! — Je m'en doute. Mais vous avez tué un homme... Même si vous avez agi sous le coup d'une violence légitime, passionnelle, vous devez rendre des comptes à la société. — J'aurais préféré que vous parliez d'amour plutôt que de passion pour décrire mon geste. — C'est votre amant que vous avez tué, n'est-ce pas ? — Oui. — Quand on aime un homme, comment peut-on en arriver à provoquer sa mort ? A suivre