Ben Omar Zohra, 35 ans, vit un véritable calvaire depuis son mariage avec Hamid, un homme violent. Elle l?a connu alors qu?elle venait d?entrer à l?université. Ce fut aussitôt le coup de foudre, mais ce «charmeur» s?adonnait à la boisson sous prétexte qu?il avait des problèmes d?ordre familial. Il lui promit de changer dès qu?ils seront mariés. La fille savait que Hamid vivait encore aux crochets de son père, un industriel, mais une cour assidue du jeune homme a eu raison de ses dernières réticences. Le mariage est célébré avec faste et le couple s?installe dans un bel appartement. Mais le temps passe sans que le jeune époux change quoi que ce soit à ses habitudes. Il continue à vivre dans la paresse et à s?adonner à son vice. Malgré tout, la jeune mariée pense que ce n?était qu?une question de temps. Enceinte, elle est persuadée que devant ses nouvelles responsabilités, il changerait. Mais la naissance de leur petite fille n?ébranla pas, outre mesure, le mari. C?est le beau-père de l?épouse qui prend en charge le couple financièrement. Zohra commence à en avoir ras-le-bol et essaye de se révolter. Hamid n?hésite pas à la corriger en la tabassant violemment. Il se met alors à rentrer tard la nuit, ivre-mort, et réveille sa petite famille. Devant les protestations de la jeune femme, les coups pleuvent. Elle se levait le lendemain matin abattue, le corps meurtri. Ces scènes, qui se répétaient souvent, eurent raison de sa patience. Elle abandonne le domicile conjugal en compagnie de sa fille décidée à en finir une fois pour toutes. Elle prend son courage à deux mains et dépose une plainte contre lui. Au cours du procès qui s?est déroulé le 31 août 2004, au tribunal d?Alger, Zohra, munie d?un certificat médical, ne fera que confirmer ses dires. «Hamid me frappait violemment. Il m?a frappée plusieurs fois, je me levais le lendemain complètement abattue et parfois avec l??il au beurre noir. Je ne veux plus entendre parler de mon mari, tout mon corps est marqué par sa brutalité, mon esprit aussi.» Le représentant du ministère public, après avoir rappelé les faits qu?il a jugés graves, requiert 2 ans de prison ferme. Après délibérations, Hamid est condamné à 6 mois de prison.