«Tous les quinze jours, Je suis ici.» Samir, la quarantaine entamée, fait partie de ce lot de trabendistes qui vouent un grand amour à Alicante pour les bonnes affaires à traiter là-bas, mais aussi pour Terra Mitica et Benidorm qu?il ne rate pratiquement jamais en arrivant dans cette localité de l?Espagne connue pour sa chaleur caniculaire pendant l?été. Victime, comme des milliers d?autres Algériens, de l?insoutenable vague des licenciements de l?ajustement structurel des années 1990, Samir s?est reconverti, depuis, dans le trabendo après avoir été conseillé par un ami du quartier, lui même un «vieux routier» et connaissant l?Espagne et Alicante en particulier comme sa poche. Samir n?a pas regretté son choix, lui qui doit nourrir les membres de sa grande famille. «Ici à Alicante, il y a de bonnes affaires même si l?arrivée de l?euro nous a quelque peu perturbés», avoue-t-il. Les affaires, ce sont les couvre-lits, les couettes, les pantalons pour femmes qui trouvent preneurs sur les places d?Alger. «En été, j?ai toujours une forte commande surtout avec les mariages, mais ce n?est pas toujours rose?», ajoute-t-il estimant qu?il n?a pas un «trik» dans les douanes comme l?ont les grands nababs du «tbeznis». Qu?à cela ne tienne, Samir continue à aller à Alicante tous les quinze jours, pour l?argent et pour son propre plaisir.