Résumé de la 3e partie ■ 1962. C'est l'Indépendance. Le vieux Abdellah attend le retour de son fils Bélaïd parti au maquis. Est-il toujours en vie ou est-il tombé en martyr ? Même ses compagnons qui sont revenus n'en savent rien. Le vieux Abdellah se tut un moment puis demanda de nouveau : — Donc, toi, tu ne l'as plus revu depuis le Congrès de la Soummam ? — Oui... Mais ce qui est bon à savoir, c'est que personne ne nous a dit qu'il est tombé au champ d'honneur... L'espoir est donc permis. — Merci... merci... mon fils... Au deuxième jour du retour des moudjahidine, Cheikh Nafaâ tint compagnie au vieux Abdellah. Les deux vieux voisins demeurèrent un bon moment silencieux puis Abdellah brisa la glace : — Tu voudrais bien que Bélaïd ne revienne pas, hein ? Ainsi, ton fils pourra épouser ma nièce ! — Astaghfir Allah ! Astaghfir Allah ! Astaghfir Allah ! Non... Cheikh Abdellah, je te jure par Dieu que tout ce que je souhaite de tout mon cœur c'est le retour de ton fils... La vie est précieuse et il n'y a pas de douleur plus grande que la perte d'un être cher... —Je te remercie...Dahbia est ma nièce mais elle est comme ma fille... Elle n'avait que cinq ans lorsque son père, mon pauvre frère Saïd, est parti là où nous irons tous un jour... Sur son lit de mort, il m'a demandé de m'occuper d'elle et de son frère Bachir... Et je lui ai promis de me comporter à leur égard comme je me comporterai avec mon fils Bélaïd... Pour mieux le rassurer, je lui ai dit que Dahbia serait l'épouse de mon fils Bélaïd. Il a versé des larmes et il a souri avant de murmurer : «Merci... Ainsi je partirai avec un cœur léger...». Ce furent ses derniers mots... Quand Bélaïd m'a fait part de son intention de partir au maquis, j'étais affolé parce que j'avais peur qu'il ne revienne pas et que je ne puisse pas tenir la promesse que j'ai faite à mon frère... Allah Yerrahmou... Abdellah se tut, s'essuya les yeux avec un pan de son burnous et s'avança vers quelques moudjahidine qui venaient d'arriver. Les trois jeunes hommes le reconnurent, sourirent en même temps et coururent vers lui pour le serrer dans leurs bras. Le vieil homme crut qu'ils tentaient de le consoler avant de lui annoncer la mauvaise nouvelle qu'il appréhendait. Puis l'un d'eux lui dit : — Bélaïd a été affecté à l'Ouest... Nous ne l'avons pas vu depuis longtemps... — Allez, dites-moi qu'il est mort... — Non, Cheikh Abdellah.... Nous n'en savons rien... Mais ce qui est rassurant c'est qu'il ne figure pas sur la liste de ceux qui sont tombés pour le pays... Il faut espérer qu'il revienne... A suivre