Résumé de la 34e partie ■ Après avoir été présentée au Dr Durant, Mme Claire se rendit compte que son temps de visite était terminé et qu'il fallait quitter la prison. Je vous raccompagne jusqu'au bout du couloir, proposa sœur Dorothée. Mais à peine avait-elle refermé la porte de la chambre qu'elle demanda à la visiteuse : — Pourquoi une telle précipitation, madame Claire ? On ne va tout de même pas vous punir uniquement parce que vous aurez dépassé l'horaire de quelques minutes ? — Madame Tiron m'a expliqué que la nouvelle directrice n'avait pas la réputation d'être commode. Je préfère ne pas l'indisposer à mon égard avant de lui avoir été officiellement présentée. Si elle est aussi à cheval sur le règlement qu'on le prétend, elle commencerait par me faire des reproches ! — En toute confidence, je l'ai vue ce matin, car à son arrivée elle a fait un tour rapide de la maison en compagnie de madame Mauval. Eh bien, elle ne m'a pas enthousiasmée ! Elle ne m'a même pas demandé comment allaient les malades et si nous avions besoin de quelque chose. En revanche, elle a tenu à vérifier que la porte principale de l'infirmerie était verrouillée ! Après son départ, sœur Agathe, qui ne mâche pas ses mots, a dit : «C'est une garde-chiourme !» J'ai bien peur qu'elle ait raison... Les deux femmes étaient arrivées au bout du couloir. Soudain, la porte de la deuxième chambre s'ouvrit et le docteur Durand apparut. — Ça y est, dit-il. J'ai terminé ma visite pour aujourd'hui. Moi aussi il faut que je me sauve. C'est bientôt l'heure du début des consultations à mon cabinet privé. Tout en parlant, il ôta rapidement sa blouse blanche et ses gants et rangea le tout dans l'armoire qui lui était réservée, près de l'entrée. — Vous exercez donc à titre particulier ? demanda la visiteuse. — Je suis bien obligé ! Ce n'est pas le modeste traitement que m'alloue l'administration pénitentiaire qui pourrait me faire vivre. Ce poste, ici, est pour moi une espèce de surplus honorifique. Tous mes confrères ne peuvent pas se vanter d'être le médecin en titre d'une des plus importantes prisons pour femmes de France ! J'imagine que vous aussi, vous devez avoir une activité principale qui vous nourrit ? — Non. Je ne suis que visiteuse et je ne souhaite pas avoir d'autre occupation. Je touche une petite pension et je suis hébergée gracieusement par une œuvre religieuse. Cela me suffit pour vivre dans la mesure où je ne poursuis aucune ambition personnelle. — Une femme comme vous ? Avec autant d'élégance et de classe ? J'avoue que cela me surprend... N'êtes-vous pas de mon avis ? ma mère, dit-il en se tournant vers la religieuse. — Docteur, répondit cette dernière, l'exercice même de notre apostolat nous interdit de porter le moindre jugement sur notre prochain. A suivre