Alternative ■ Faut-il mettre des femmes aux commandes pour avoir des résultats ? La question taraude les esprits depuis que de nombreuses études ont révélé que les femmes sont meilleures gestionnaires que les hommes. La dernière en date étant celle menée par la banque helvétique Crédit Suisse et dont les résultats ont été publiés en septembre dernier. Pour ses auteurs, les entreprises qui comptent des femmes au sein de leur conseil d'administration ou de leurs instances dirigeantes affichent de meilleures performances. Cette affirmation se base sur le cas de 3 000 entreprises basées dans 40 pays qui ont été passées au crible. C'est dire combien l'étude est sérieuse ! Il y a quelques années, en 2009 plus exactement, la Commission européenne soulignait dans un rapport sur l'égalité entre les hommes et les femmes, l'existence d'un «lien positif entre la présence de femmes aux postes de direction et les performances financières et organisationnelles» en s'appuyant sur les rapports Women Matter de McKinsey (2007), Susan Vinnicombe et Val Singh (2003), entre autres. Une étude réalisée en 2009 a chiffré précisément les gains réalisés par les entreprises dirigées par des femmes : 14% en moyenne, contre 12,2% pour celles qui ont des hommes à leur tête. Mais l'économie n'est pas le seul domaine où les femmes surclassent les hommes. Même en politique, un domaine habituellement réservé à l'homme, elles sont de plus en plus nombreuses à s'imposer face à leurs homologues masculins. En effet, on assiste depuis quelques années à l'émergence d'une nouvelle génération de politiciennes qui ne se contentent plus des rôles secondaires qu'on confiait à leurs prédécesseurs. Beaucoup d'entre elles ont d'ailleurs réussi à accéder aux plus hautes fonctions, à l'instar d'Ellen Johnson-Sirleaf, la première femme élue au suffrage universel direct à la tête d'un Etat africain, le Libéria en l'occurrence, et de Michelle Bachelet, première présidente élue en Amérique du Sud. Si certaines n'ont pas fait mieux que les hommes qui les ont précédées, d'autres se sont, en revanche, distinguées par leur gestion exemplaire des affaires de l'Etat. C'est le cas de le dire pour Angela Merkel, la chancelière allemande qui a surpris plus d'un par son sens des responsabilités, son courage et son pragmatisme depuis sa prise de fonctions en 2005. C'est que cette physicienne de formation est quelqu'un de très timide et de modeste et rien ne la prédestinait à devenir chef de gouvernement. Qu'à cela ne tienne et à force de travail et d'abnégation, elle a réussi là où beaucoup ont échoué : faire de son pays un modèle de succès économique. Aujourd'hui, elle impose sa loi en Europe et au-delà à des présidents et des chefs d'Etat qui rêvent d'avoir un bilan semblable au sien.