Puisque les hommes ont échoué à rendre l'Afrique prospère et pacifique, des femmes africaines réunies cette semaine à Madrid ont clamé que c'était leur tour de «prendre le pouvoir» pour tenter de sortir, au féminin pluriel le continent de l'ornière. «Les hommes ont tous ruiné ce pays, essayons une femme» : la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de La Vega, a rappelé lors de cette réunion que c'est avec ce slogan qu'Ellen Johnson Sirleaf avait été élue présidente d'un Liberia ravagé par la guerre civile. Première femme élue démocratiquement à la présidence d'un Etat africain, Mme Johnson Sirleaf a lancé à Madrid un appel à une «prise de pouvoir» des femmes africaines, soulignant la nécessité de «solutions pratiques» pour permettre à un plus grand nombre d'Africaines d'accéder à des postes de responsabilité. Responsables politiques, chefs d'entreprises, intellectuelles : quelque 300 Africaines et 170 espagnoles ont participé à la réunion «Femmes pour un monde meilleur», qui coïncidait avec la Journée internationale des femmes. «Les femmes sont l'avenir de l'Afrique, donnons-leur le pouvoir», réclame parmi elles la Sénégalaise Bineta Diop, présidente de l'association Femmes Africa Solidarité (FAS), qui plaide pour un «leadership des femmes dans la gouvernance politique et économique». «Les femmes sont déjà en train de prendre le pouvoir: pas avec des armes mais avec notre féminité», explique-t-elle. «Il ne reste plus qu'à transposer cette prise de pouvoir dans les entreprises», ajoutera-t-elle.