Littérature ■ Kamel Daoud, l'auteur de Meursault, contre-enquête, édité chez Barzakh, a remporté, jeudi, le prix de l'Escale littéraire d'Alger, lors d'une cérémonie qui a eu lieu à l'hôtel Sofitel. Chroniqueur au Quotidien d'Oran, celui qui a récemment obtenu le prix François-Mauriac, décerné par l'Académie française, s'est dit «heureux d'avoir eu un prix algérien en Algérie. Evidemment les autres prix sont beaux et va-lorisants, mais ce n'est pas la même chose que d'être distingué chez soi». Kamel Daoud, qui a eu l'audace de revisiter à sa façon l'histoire de «L'Etranger» d'Albert Camus, a également reçu le Prix littéraire des cinq continents de la francophonie. Il est encore en lice, toujours avec son roman Meursault, contre-enquête, pour les prestigieux prix littéraires Renaudot et Goncourt. Le nom du gagnant sera connu au cours du mois de novembre. Dans Meursault, contre-enquête, l'écrivain a repris l'histoire de l'assassinat commis par le personnage polémique de L'Etranger livrant ainsi une version du meurtre racontée d'un point vue algérien par le frère de l'«Arabe» assassiné dans L'Etranger. Présidé par l'écrivain Akli Tadjer, le jury a en outre remis le prix Coup de cœur de l'Escale a Mohamed Magani pour son roman Rue des perplexes, édité chez Chihab. Notons qu'une pléiade d'écrivains -Djamila Lounis Belhadj (La femme en clair-obscur), Kamel Daoud (Meursault, contre-enquête), Nazim Benhabib (Le Nid de la colombe), Samir Toumi (Alger, le cri), Mohamed Magani (Rue de Perplexes), Rachid Mokhtari (Mauvais sang), Abderrahmane Mekhlef (Un brin de menthe à l'oreille) et Leïla Nekkache (La maison des images) — ont été sélectionnés pour le prix de l'Escale littéraire. Ainsi, pas moins de huit romans publiés au cours de l'année 2013 ont été sélectionnés pour la deuxième édition de l'Escale littéraire d'Alger, soit au total six maisons d'édition représentées, à savoir : Casbah, Dalimen, Barzakh, Chihab, Apic et Rafar. S'exprimant sur le choix des romans, Akli Tadjer, pour qui la littérature algérienne d'expression française est à la fois très diverse et très riche, a déclaré : «Le choix a été difficile, car les auteurs sélectionnés sont tous ta-lentueux. On a été surpris par la qualité des œuvres présentées. Des romans bien écrits, des scénarios originaux. On a eu d'ailleurs du mal à sélectionner ces romans.» Pour rappel, le premier événement qui a eu lieu le 19 mai 2013 a vu décerner le prix à deux lauréats, à savoir Habib Ayyoub, pour son roman Le remonteur d'horloge et Sarah Haïder, pour son livre Virgules en trombe. Cette manifestation, première du genre en Algérie, ambitionne de devenir au fil des années une rencontre importante, incontour-nable. Elle s'impose comme un rendez-vous culturel au profit des jeunes auteurs. Le but : valoriser la littérature algérienne. Elle se veut par ailleurs le reflet de la réalité du livre. Le prix l'Escale littéraire tient à promouvoir la littérature algérienne, donc le livre et l'édition, tout comme il s'emploie à encourager la lecture auprès du grand public. C'est aussi une occasion de découvrir les dernières nouveautés et tendances du marché.