Enigme ■ Ce site constitue un véritable mystère, affirment les archéologues, qui auraient juré, avant la découverte de Mohenjo-Daro, qu'aucune véritable civilisation n'avait pu exister dans la vallée de l'Indus, au Pakistan, il y a environ 4 500 ans. Depuis 1921, une succession de découvertes dont la cité d'Harappa puis celle de Mohenjo-Daro ont prouvé l'existence d'une culture jusqu'alors inconnue. La civilisation de la vallée de l'Indus a inventé une écriture à ce jour indéchiffrée et a manifestement marqué la culture indienne. Mais, le plus grand mystère reste l'abandon de ces cités et la disparition de cette civilisation. En 1921, des fouilles débutèrent à Harappa. Les archéologues mirent au jour les maigres vestiges d'une grande cité. En 1922, un archéologue indien qui cherchait les vestiges d'un ancien temple bouddhiste mit au jour à 640 km d'Harappa les ruines d'une civilisation protohistorique. C'est une véritable métropole qui sortit de terre. Mohenjo-Daro, la «colline des morts», fait toujours l'objet de recherches mais aussi de vives controverses. Mais qui était cette civilisation restée si longtemps dans l'ombre ? Il faut imaginer un peuple qui a vécu sur un immense territoire. Ce peuple parlait une langue qui nous est inconnue et utilisait une écriture que nous n'avons toujours pas réussi à déchiffrer. Cette civilisation a construit de grandes villes divisées en quartiers mais avec une logique qui nous échappe. En effet, nous n'avons retrouvé ni temples, ni palais. Les premiers habitants de la vallée de l'Indus ont commencé à édifier des villages vers le VIIe millénaire avant notre ère. Puis, entre 3 200 et 1 800 ans avant notre ère, de grandes villes s'épanouirent. C'est entre 2 700 et 2 600 ans avant notre ère que furent édifiés les imposants murs d'enceinte d'Harappa. Le caractère le plus stupéfiant des villes harappéennes est la complexité de leur urbanisme. Ces villes s'étendaient sur un périmètre de 100 à 200 ha au minimum. Mohenjo-Daro est très bien conçue. On peut la comparer aux grandes villes américaines. D'ailleurs, les archéologues ont surnommé cette cité«le Manhattan de l'âge de bronze». A proximité, des bains publics avaient été construits. Mohenjo-Daro abritait également ce qu'on a baptisé le «Grand Bain». C'est une piscine de 12 m de long sur 7 de large et 2,40 m de profondeur. On pense qu'elle servait pour des cérémonies d'immersion car on retrouve les bains rituels dans la religion de l'hindouisme. Les rues étaient bordées de magasins. A l'intérieur des maisons, il y avait généralement un puits et même quelquefois une salle de bain avec un bac à douche. En l'absence de canalisations, ces maisons ne disposaient pas bien sûr de l'eau courante. Par contre, il existait un système d'évacuation des eaux usagées utilisant des conduits d'argile. A suivre