Résumé de la 3e partie ■ Le serpent éleva la fillette comme sa propre fille, mais il ne voulait pas qu'elle quitte la caverne et il la laissait souvent seule... Prince, répondit le bûcheron, une créature m'est bien apparue à l'orée de la forêt. Elle était debout, contre un arbre. Etait-ce un ange, une fée ?... Son visage défiait la lumière. Une nappe d'or l'habillait. Quand je voulus regarder de plus près, je m'aperçus qu'elle n'était plus là ! — Demain, au point du jour, tu me conduiras où elle t'est apparue, dit le prince. Le lendemain, la jeune fille finit par se montrer à l'entrée de la caverne. La nappe d'or qui l'habillait, c'étaient ses cheveux. Et c'est tout ce que virent d'elle le prince et le bûcheron qui la guettaient à travers le feuillage. Le prince décida de rester seul pour savoir si l'étrange créature était mortelle ou fée. La jeune fille demeura longtemps sur le seuil et puis elle rentra. Peu après, le prince vit cette chose qui le stupéfia : le serpent qui avançait debout, portant des légumes, des fruits et du gibier car, lorsqu'il était chargé, il ne rampait pas ! Le serpent déjeuna, fit la sieste (c'était l'été) et sortit à la fraîcheur pour faire sa promenade. Alors, le prince put approcher de la caverne et contempler la jeune fille. Elle se tenait appuyée à un arbre et elle portait à sa bouche des grains de raisin. Il pensa : «puisqu'elle mange, je puis l'aborder !» Il écarta les branches et lui dit en s'avançant : — Au nom de Dieu, je t'en prie, dis-moi qui tu es, créature ! Elle répondit : — Je suis un être comme toi. Je suis la fille du serpent. Il la regarda tandis qu'elle parlait, s'émerveillant de son visage épanoui comme une rose. Il l'in terrogea sur son village, sur ses parents. Elle répondit : — C'est ici, dans cette caverne, que j'ai vécu et grandi. Le serpent m'a élevée : je suis sa fille. Mais c'est à son insu que je sors. Ne va pas le lui dire, ni lui raconter que tu m'as vue surtout ! Et elle rentra. Le prince s'en alla trouver son père ; il lui déclara : — Je veux épouser la fille du serpent. Le roi s'indigna. Le prince tomba malade d'un grand mal. La fièvre ne le quitta ni jour ni nuit. Le roi finit par demander : — Mon fils, qu'est-ce qui te guérirait ? — Laisse-moi épouser la fille du serpent, dit le prince, et tu verras que je guérirai. Comme le prince dépérissait de jour en jour, le roi céda. Il se rendit chez le serpent et lui dit : — Donne-moi ta fille pour mon fils. A suivre