Le «socialisme aux couleurs de la Chine», formule phare du régime communiste chinois, a fait naître dans le ciel dépollué de Pékin une nouvelle nuance, le «bleu Apec», cible de commentaires ironiques des internautes. La capitale chinoise, qui étouffe chroniquement sous les pics de pollution atmosphérique, a pris des mesures draconiennes pour disperser ses brumes polluantes avant d'accueillir lundi le sommet de l'Asie-Pacifique (Apec), précédé cette semaine de réunions préparatoires. Après l'instauration de restrictions de la circulation automobile et la fermeture temporaire de plus de 2.000 usines et avec l'aide bienvenue d'un coup de vent du nord, le ciel pékinois a conservé jeudi un bleu profond, d'une intensité rarement vue. La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), les plus nocives, a même atteint vers 14H00 un plan-cher de 3 microgrammes par mètre cube, selon l'ambassade américaine, un niveau quasi historique. Ce seuil avait frôlé les 500 en octobre, alors que l'OMS recommande de ne pas dépasser 25. Les Pékinois ont immédiatement qualifié cette couleur du ciel inédite de «bleu Apec», en y voyant la preuve que la pollution de l'air n'était pas une fatalité. «Pour une question d'amour-propre, le gouvernement n'hésite pas à fermer des industries polluantes», a commenté un internaute dans un microblog.