La littérature maghrébine d'expression française «continue toujours de marquer sa présence à l'échelle mondiale», a estimé, mardi à Batna, l'écrivain Amine Zaoui. «Le romancier algérien Kamel Daoud nominé pour le prix Goncourt et lauréat du prix des cinq continents de la francophonie en est la preuve», a souligné Amine Zaoui, rencontré en marge du 3e colloque sur la littérature maghrébine d'expression française clôturé mardi à l'université Hadj-Lakhdar de Batna.Cette littérature offre au monde une fenêtre sur les pays et les cultures du Maghreb, a estimé l'auteur de «Festin de mensonges» qui a toutefois regretté «la faiblesse de la traduction et des langues étrangères au Maghreb». Ce colloque confirme, a-t-il encore souligné, la continuité de la production littéraire maghrébine d'expression française. Il a évoqué, dans ce contexte, les écrits de nouveaux auteurs à l'instar d'Anouar Benmalek, de Salim Bachi, de Hamid Grine et d'Abdelkader Djemaï, venus après la génération des Kateb Yacine, Mohamed Dib, Assia Djebbar, le Marocain Driss Cheraïbi et le Tunisien Albert Mimi. Intitulée «La littérature maghrébine d'expression française, le défi du nouveau siècle... écriture et perspectives», cette édition a été dédiée à la production littéraire des jeunes auteurs pour lesquels l'écriture en français a constitué «un refuge», de l'avis de nombre d'intervenants. Le Pr. Hafed Djedidi, enseignant à l'université de Sousse (Tunisie), écrivain et metteur en scène de théâtre, a évoqué «les vastes marges de liberté qu'offre à un auteur ‘la transhumance' d'une langue à une autre», citant le cas du dramaturge algérien Slimane Benaïssa qui «a excellé» dans toutes ses pièces, aussi bien en arabe dialectal qu'en français. Le colloque qui a réuni des spécialistes d'Algérie, de France, de Tunisie et d'Espagne a drainé un grand nombre d'étudiants et de chercheurs qui ont longuement dialogué avec l'hôte de cette édition, l'écrivain Amine Zaoui, autour des «plaisirs» qu'offre l'écriture dans deux langues différentes.