Résumé de la 30e partie ■ Bachir demande à Bélaid s'il n'a pas de solution pour que Mustapha retrouve la raison. Bachir se gratta le menton : — Hum... Je vois... Mais nous nous devons de trouver une solution...A mon avis, il va falloir qu'il se marie le plus vite possible. Il doit «remplacer» Dahbia... Bélaid répondit à cette reflexion de son cousin par un haussement d'épaules. Dès le lendemain, Cheikh Nafaâ et sa femme s'étaient rendus chez un marabout pour lui demander conseil et celui-ci leur répondit : — Il y a deux solutions possibles : la première est la plus efficace : c'est que vous lui rameniez la femme dont vous l'aviez séparé... Là, je suis certain qu'avec l'aide de Dieu, votre fils retrouvera son état normal. La seconde solution est que vous arriviez à lui trouver une épouse qui ressemble en tous point à celle qu'il a perdue... — C'est la seconde solution que nous pouvons envisager, fit le père. Mais où trouver une fille qui ressemble à la fille de cheikh Abdellah ? — Elle doit exister mais il faut la trouver ! — Pour cela, il faut sillonner tout le pays ...Et cela prendra beaucoup de temps...Et cela n'est pas bon pour notre fils dont le mal risque d'empirer... Mais dites-moi, ya cheikh, comment se fait-il qu'auparavant mon fils avait fait preuve de retenue et de sagesse, lorsqu'il avait fallu attendre des mois et des mois avant de l'épouser ? — Ah ! cheikh Nafaâ... Vous et moi sommes vieux maintenant ; nous ne pouvons plus comprendre certaines choses... Au début votre fils se disait que c'est cette fille-là qu'il voudrait avoir comme épouse. Mais il était dans une sorte d'incertitude... mais une fois qu'il a vécu avec elle, il a acquis la conviction qu'il ne pouvait être bien qu'avec elle. Loin d'elle, il perdrait tous ses repères... L'être humain est très compliqué, cheikh Nafaâ mais nos anciens ont tout de même compris certains de ses mystères : on dit bien que «li daq el benna ma ya t'henna !» («Celui qui découvre une saveur, ne peut trouver de quiétude désormais qu'en sa compagnie».) — Oui... C'est vrai... c'est vrai... — En tout cas, cheikh Nafaâ, je vais vous donner une amulette contenant quelques versets du Coran. Placez-la sous le lit de votre fils... Cela l'aidera à surmonter les meurtrissures de son cœur et les brûlures de son cerveau... Au fait, où est-il maintenant ? Vous l'avez laissé seul ? — Non... Il y a deux de mes neveux avec lui... — Il ne faut pas le laisser seul... Il est capable de se tuer... Il faut le surveiller particulièrement le jour où son ancienne épouse se remariera... Le pire est à craindre ce jour-là... A suivre