Résumé de la 33e partie ■ Bélaïd et Dahbia se marient enfin. Ce jour-là, le vieux Nafaâ s'attend au pire, d'autant plus que le marabout est très inquiet. Cheikh Nafaâ qui ne partageait que trop les opinions du marabout, jeta un regard suppliant vers son neveu : — Va tenir compagnie à ton frère et ouvrez bien les yeux tous les deux ; c'est le moment d'être plus vigilant que jamais... Mais fort heureusement, cette nuit-là, il ne se passa rien du tout. Après avoir essuyé ses larmes et s'être lavé le visage, Mustapha s'endormit. Quelques centaines de mètres plus loin, Dahbia et Bélaïd vivaient leur première nuit de vie conjugale. Le lendemain matin, Bélaïd, ainsi que le voulait la tradition en ce temps-là, sortit dès l'aube pour aller se cacher quelque part. Pour sortir du bourg, il devait passer impérativement près de la maison de cheikh Nafaâ. Et quelle ne fut sa surprise lorsqu'il eut vu, devant la porte d'entrée, Mustapha et ses deux jeunes cousins. Il leur souhaita le bonjour et les deux jeunes gens le lui rendirent. Quant à Mustapha, en guise de réponse, il éclata de rire. Un rire sinistre et lugubre qui donnerait des sueurs froides aux plus endurcis des hommes. Cheikh Nafaâ était descendu pour se rendre à la mosquée en compagnie du marabout et il trouva son fils et ses deux neveux devant la porte. Il adressa un regard interrogateur à Toufik et celui-ci lui demanda de le suivre pour que Mustapha n'entende pas ce qu'il lui dirait. — Mustapha s'est réveillé, il y a environ un quart d'heure et nous a fait part de son intention d'aller se tenir devant la porte. Nous lui avons demandé pourquoi et il nous a répondu que c'était à ce moment-là qu'un chacal devait passer devant la maison. Nous l'avons suivi pour le surveiller de près et nous avons vu passer Bélaïd juste après. On aurait dit qu'il avait senti son passage ou entendu et reconnu ses pas alors qu'il s'approchait de la maison. Il nous a dit bonjour et Mustapha lui a répondu par un long éclat de rire qui nous a donné des frissons... Jamais nous n'avons entendu Mustapha rire de cette manière-là. — Ah ! Oui... j'ai entendu ce rire... mais jamais je n'ai soupçonné qu'il appartenait à Mustapha. Cheikh Nafaâ se tourna vers le marabout qui s'était joint à eux et qui avait, de ce fait, tout entendu et lui demanda : — Qu'est-ce que tu en penses ? — Hum... cela ne me dit rien de bon... J'ai l'impression que Mustapha n'est pas maître de ses actes. A suivre