Résumé de la 8e partie ■ Le vieux Abdellah finit par Abdiquer : il accorde la main de Dahbia au fils de cheikh Nafaâ. Les souvenirs de Dahbia remontaient à la surface. Quand elle était gamine, Bélaïd la faisait rire en lui racontant des histoires qu'il inventait. De ses nombreuses et longues randonnées champêtres, il lui ramenait toujours de grosses pommes, des oranges, des fraises et même des roses qu'il volait des jardins des colons. En devenant adolescente l'amour que Dahbia avait pour son cousin s'était métamorphosé en quelque chose d'autre de beaucoup plus fort et de mystérieux... Quelques filles de son âge lui avaient expliqué que cela voulait dire qu'elle voulait être «sa femme» et lui «son homme». Pendant que Mustapha lui prenait tout ce qu'elle avait de précieux, elle, elle pleurait en se rappelant le jour où Bélaïd s'en était allé avec une valise et un costume... On lui avait dit, à elle aussi qu'il partait en France pour travailler. Pendant plus de quinze jours Dahbia pleurait et se montrait indifférente à son mari mais celui-ci se disait qu'elle finirait par s'habituer à lui et par l'aimer. Dès que le mariage commençait à trotter dans sa tête, Mustapha en avait parlé à un vieux, que tout le monde, du reste, consultait. Il lui avait demandé s'il arrivait que les femmes aiment leur mari quand elles ne le connaissaient pas. Sa réponse fut que la plupart des femmes n'aiment leur mari qu'après plusieurs semaines, voire plusieurs mois de vie commune. En fait, il s'agirait d'un amour imposé par l'habitude. Mais concernant son cas, il s'était écoulé plus de deux mois sans que Dahbia ne se soit habituée à lui... Un matin du mois de mai 1963, il devait être 6h du matin, Cheikh Abdellah fut réveillé par des cris provenant de l'extérieur : — Wa Da Abdellah ! Réveille-toi ! Réveille-toi ! Ton fils est revenu ! Ton fils est revenu ! Ton fils est revenu ! Le vieux Abdellah se redressa et s'assit sur son séant, regarda autour de lui. Il vit sa femme debout au milieu de la pièce et il lui demanda : — Tu as entendu ce que j'ai entendu, femme ou ai-je été juste l'objet d'un rêve ? — Je n'ai pas bien entendu parce que j'étais concentrée sur ma prière... La voix de l'extérieur reprit : — Ammik yughaled ! Ton fils est revenu, A Da Abdellah ! Ton fils est revenu ! Viens l'accueillir ! A suivre