Revendication ■ Une marche pacifique a été organisée, hier, par des étudiants pour réclamer la réintégration de leurs camarades exclus pour retard pédagogique. Organisés en carrés, à hauteur du campus de Targa Ouzemmour, à la périphérie ouest de la ville, les protestataires, (5 000, selon la police) ont sillonné plusieurs grandes artères de la ville avant de confluer vers le siège de la wilaya, où ils ont improvisé un meeting. Plusieurs intervenants se sont relayés sur une tribune de fortune pour expliquer les motifs de cette mobilisation, en mettant en avant l'exigence de la réintégration des exclus et l'amélioration des conditions socio-pédagogiques, que d'aucuns ont considérées, «déterminantes dans les décrochages et l'échec scolaire». Quelque 600 à 700 étudiants ont été exclus, a confié à l'APS, le recteur de l'université, Boualem Saïdani, qui a noté toutefois que «toutes les exclusions émises ont été le fait de jurys pédagogiques de délibération qui se sont prononcés en toute souveraineté et conformément à la réglementation». «En 2013, nous avons avisé et averti quelque 3 000 étudiants, sujets alors à d'importants retards dans la progression de leurs études. Beaucoup d'entre eux, voire l'extrême majorité, soit 2 300 étudiants, ont fait l'effort de se ressaisir, mais certains, notamment les protestataires du jour, n'en ont pas tenu compte et ont été sanctionnés conformément à l'article 34 de l'arrêté 712, fixant les modalités d'évaluation, de progression et d'orientation des études», a-t-il ajouté. Pour le comité local des étudiants, initiateur de ce mouvement de protestation qui s'est distingué la semaine dernière en obstruant l'accès au campus durant toute une journée, cette sanction d'exclusion «n'est pas équitable». La goutte qui a fait déborder le vase reste l'application de l'article 33 relatif au règlement intérieur du système LMD, qui stipule que l'étudiant inscrit en licence ne peut y séjourner plus de 5 années, même dans le cas d'une réorientation. L'application de cet article s'est traduite par l'exclusion de pas moins de 600 étudiants. Ces derniers ont réagi dans un premier temps à travers un rassemblement devant la bibliothèque centrale du campus de Targa Ouzemour à l'effet de dénoncer leur exclusion jugée «injuste». La manifestation n'a pas pu se tenir. Les agents de sécurité ont empêché les étudiants frondeurs d'accéder à l'enceinte du campus. Dans une déclaration rendue publique, la coordination locale des étudiants (CLE) met en avant pas moins de trois revendications et appelle à la concertation en vue de définir les voies et moyens de les faire aboutir. Il s'agit notamment de l'accès au master sans conditions, de l'amélioration des conditions socio-pédagogiques et enfin de la réintégration des exclus.