Rouiba Mises en rapport avec Rabah par des petites annonces de mariage, les femmes se laissaient séduire dès qu?il leur promettait de les épouser. Comment Rabah parvint-il à inspirer confiance à tant de femmes et à les dépouiller ? Quel était le secret de son sinistre succès ? Rabah, petit, maigre, portait une grande barbe poivre et sel, des sourcils broussailleux surplombant ses yeux toujours aux aguets. A l?époque de ses crimes, il était âgé de cinquante ans et s?employait à cacher tout ce qui pouvait le vieillir. Il portait presque toujours un manteau et se coiffait d?un melon à la dernière mode. Son comportement, toujours aimable et courtois, ne pouvait qu?inspirer confiance. Il inscrivait absolument tout sur son petit carnet. A la longue, le travail régulier cessa de l?intéresser et il se mit à chercher des moyens illégaux de se procurer de l?argent. Grâce à une annonce, il fit la connaissance d?une certaine Mme Saliha. Il lui écrivit des lettres tendres, lui promit le mariage et finalement la délesta de 10 000 DA. Pour vivre, il décida de pratiquer systématiquement l?escroquerie au mariage et se lia avec des femmes qui disposaient de quelques moyens. Sa «tactique d?approche» avait déjà fait ses preuves avec Mme Saliha. Il savait que l?on pouvait ainsi entrer plus facilement en rapport avec un certain type de femmes : célibataires à la recherche du bonheur, femmes mariées dont l?union a été un échec, veuves éplorées qui aspirent au remariage et divorcées à la recherche d?une vie plus heureuse. Il estimait que ces femmes, particulièrement celles d'âge mûr, étaient facilement abordables. En février 2000, Rabah fait donc paraître la petite annonce suivante : «Monsieur sérieux désire épouser veuve ou femme incomprise, entre 35 et 45 ans.» Il eut de nombreuses réponses à cette annonce, parmi lesquelles Rabah retint celle de Baya, une veuve de 34 ans. La jeune femme tomba facilement sous le charme de Rabah. Mal lui en prit. Elle disparut avec son fils de 17 ans, probablement assassinés dans la villa de son amant, entre janvier et avril 2001. Avec les «fruits» de son crime, Rabah s?acheta une voiture. Sa deuxième victime fut Mme Fatima, une veuve de 46 ans, qui a succombé à son charme et a été tuée, selon toute vraisemblance, le 26 juillet 2001. Mme Zina, une autre veuve, connut le même sort le 8 décembre 2001. (à suivre...)