Résumé de la 2e partie El-Hadj Rabah est déçu de trouver sa femme encore sur une table d?opération. Les infirmiers lui demandent de revenir plus tard. «Je vais rester là à l?attendre... ? Il ne sert absolument à rien de l?attendre. Rentrez chez vous. Je vous promets de vous téléphoner dès qu?il me sera possible de le faire... ? Je veux rester. ?El-Hadj, de grâce, montrez-vous raisonnable !» Tout pantois, le vieil homme quitte l?hôpital et erre dans les ruelles de Béjaïa, envahi par un terrible sentiment de nostalgie. Il ne veut pas rentrer à la maison. Ses pas ne le porteront pas jusque-là tant il est désespéré et abattu. De plus, il ne sait pas quoi dire à ses fils, à sa belle-fille et à ses petits-enfants. Il ne veut pas les angoisser, peut-être inutilement. Alors, il décide tout bonnement de se rendre chez les parents de Samira, sa bru, qui habitent tout près de l?hôpital. Il y restera une heure ou deux, puis il reviendra s?enquérir de l?état de santé de sa vieille épouse... Halima et Zoubir sont ravis de le recevoir. ?«Quel bon vent t?amène, El-Hadj Rabah ? ? Oh, si vous saviez ! Si vous saviez ! ? Que se passe-t-il ? Ghir el kheir ? ? Fatma passe de nouveau sur la table d?opération. Elle présente des complications, ont dit les toubibs ! ? Qu?ont-ils dit d?autre ? ? Qu?il ne fallait pas s?inquiéter ! J?étais incapable de rentrer à la maison et de leur annoncer cette terrible nouvelle, alors j?ai préféré vous rendre visite. ? Tu es le bienvenu ! Viens, nous nous apprêtions justement à déjeuner. ? A vrai dire, je ne peux rien avaler. Je me contenterai d?une tasse de café.» Le vieil homme se rappelle alors le repas qu?il y a dans le vieux couffin qu?il tient encore à la main. El-Hadj Rabah, connu pour sa générosité, n?hésite pas une seule seconde. ?«J?ai là, dans le couffin, un délicieux poulet préparé par votre propre fille. Allez-y, prenez le couffin et bon appétit ! ?Merci El-Hadj ! Tu as toujours fait preuve de tant de gentillesse à l?égard de ton entourage. ? Hier, au téléphone, je disais à Samira qu?elle ne savait pas la chance qu?elle avait de vous avoir, Lala Fatma et toi comme beaux-parents... ?Oui, mais ma femme est si malade et cela me rend si malheureux ! ? Allons, allons, du courage je suis sûr que dans quelque temps elle se portera comme un charme, Incha Allah.» (à suivre...)