Décalage ■ Déclenchée en juin 2013, l'opération de réhabilitation des 49 immeubles situés sur le boulevard Zighoud-Youcef n'a pu démarrer à temps, à cause de contraintes liées aux conditions de travail. Réellement les travaux ont commencé vers la fin du mois de janvier 2014. C'est ce que nous appris Mohamed Attik, architecte chargé du suivi du site. Après presque une année de travaux, «aucun immeuble n'a été achevé pour le moment.» dit-il. Les travaux de réhabilitation touchent uniquement aux parties communes des immeubles, c'est-à-dire les cages d'escalier, les ascenseurs, les terrasses et les façades. Sur ce site, nous avons constaté que les travaux se heurtent à maints problèmes, liés notamment à des problèmes d'organisation et de manque de la main-d'œuvre.A ce sujet, M. Attik dira qu'il est difficile de travailler dans des immeubles où des appartements sont occupés. «Pour refaire la colonne montante du gaz, par exemple, on est obligé de couper le gaz pendant une dizaine de jours, ce qui n'arrange pas les habitants», explique-t-il. D'autre part, le groupement algéro-portugais chargé de l'exécution de l'opération trouve également des difficultés pour accéder dans les appartements fermés, pour voir l'état du plancher des terrasses. «Il y a des appartements qui ne sont pas occupés», dit-on. Cela pose également des difficultés pour le montage des échafaudages au niveau des puits de lumière. «C'est vraiment difficile. Parfois cette opération est impossible», confie-t-on. Dans plusieurs immeubles ces puits de lumière sont occupés par les propriétaires des appartements. A titre illustratif, un compteur de gaz est placé dans un puits de lumière. «C'est comme une bombe», commente M.Attik. Ce qui empêche aussi l'accélération du rythme des travaux, c'est bien le manque de main-d'œuvre, notamment la main-d'œuvre qualifiée. «Pour pouvoir trouver le même motif de faïence, par exemple, ça prend du temps». Pour refaire une console, il faut un artisan. Dans ce groupe de bâtiments, désigné sous l'appellation d'ilot, nous avons eu à constater qu'un avocat occupe toujours une cave d'un immeuble et qu'une conciergerie est occupée. Dans les opérations de réhabilitation, il y a trois degrés : lourde, légère et moyenne. «Celle qui touche ce site est moyenne parce qu'elle touche à une partie de la structure seulement», nous explique-t-on. Au fur et à mesure que les travaux avancent, on rencontre des contraintes. «Le chantier n'avance pas rapidement, mais il avance sûrement», rassure M. Attik, en faisant référence à la présence des Portugais. Iftene Sid-Ahmed, un autre architecte rencontré au point d'info nous a indiqué que le chantier déclenché au 2, boulevard Khemisti se heurte à une obstination des propriétaires : «Les propriétaires refusent le déplacement des climatiseurs», confie-t-il . «Concernant les travaux d'étanchéité sur les terrasses, les habitants ne veulent pas évacuer les lieux qu'ils occupent afin de permettre le déclenchement des travaux.» a-t-il ajouté. «En principe la première tranche qui concerne les grands boulevards, devrait se terminer en 2015. Mais comme il y a des obstacles, il y aura du retard.», explique-t-il. Les contraintes survenues durant le déroulement des travaux de réhabilitation n'étaient pas prévues dans l'étude.