Constat ■ Cheikh Zerrouk Mokdad est chef d'orchestre de l'Ensemble régional d'Alger, formation qui réunit de brillants musiciens, et chanteurs du genre sanaâ, typique de la musique arabo-andalouse d'Alger. «L'Ensemble régional d'Alger se consacre à la sauvegarde du répertoire et de l'interprétation de la musique sanaâ de l'héritage arabo-andalou, tout en visant l'innovation dans le respect des canons de cette musique savante et ancestrale», souligne cheikh Zerrouk Mokdad, en marge du Festival international de la musique andalouse et des musiques an- ciennes (Festalgérie), dans lequel l'Ensemble régional d'Alger a participé, en accompagnant la cantatrice du genre, qu'est Beihdja Rahal. A la question de savoir s'il existe une relève dans ce genre musical, cheikh Zerrouk Mokdad répond : «La relève existe effectivement. Il n'y a qu'à voir le nombre d'associations qui existent à travers tout le territoire national et les festivals dédiés à la musique arabo-andalouse sont une preuve concrète de l'émergence d'une génération nouvelle de jeunes talents, et ce, grâce au travail des associations de musique andalouse qui sont actives à travers les 48 wilayas. Elles font un extraordinaire travail de sauvegarde. En plus, elles sont de véritables pépinières de grands musiciens pour le futur.» Celui pour qui le Festalgérie est «une véritable vitrine de la musique andalouse algérienne», estime qu'il faut du temps – et surtout de la persévérance – pour former une génération nouvelle d'interprètes en mesure de hisser ce patrimoine musical et l'honorer comme il se doit. S'exprimant sur le Festival international de la musique andalouse et des musiques an-ciennes, qui se poursuit jusqu'au 29 décembre, cheikh Zerrouk Mokdad explique : «Le festival contribue, d'une part, à motiver les jeunes pour les intéresser à la musique andalouse en élargissant notre auditoire et d'autre part, à renforcer la formation des jeunes grâce aux échanges avec les autres artistes et à l'aspect des activités académiques en marge des soirées.» Ainsi, l'un des principaux rôles du festival consiste à «transmettre la beauté de cette musique séculaire qui porte en elle tout un pan du patrimoine musical algérien».Outre le fait qu'il soit «un lieu de rassemblement», dans le sens où il réunit des artistes algériens s'illustrant dans le genre andalou, mais également des ensembles régionaux et des associations qui perpétuent cette tradition, le Festalgérie constitue un lieu de rencontre avec d'autres formations qui viennent d'ailleurs, c'est-à-dire internationales, et qui pratiquent des musiques anciennes, ou s'inspirent de ce legs pour élaborer des projets, des airs et des rythmes inscrits dans l'air du temps, donc des fusions ou des mélanges entre les musiques anciennes et les sonorités modernes. Le Festival international de musique andalouse et des musiques anciennes devient alors «un lien où chacun s'enrichit de la culture de l'autre, où chacun prend conscience du fabuleux trésor qu'il doit à l'autre. C'est également un lieu où le langage universel prend son sens et son envol au-delà de ses limites».