Diagnostic ■ en Algérie, il y a absence totale de dépistage précoce du cancer et la facture des médicaments de la (PCH) destinés au traitement de cette pathologie en 2014 a dépassé les 22 milliards de dinars. Il s'agit là des deux principaux points que l'on peut relever de la journée d'études organisée hier. Dans ce cadre, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a déploré, l'«absence totale» de dépistage précoce du cancer, à l' «exception» de celui du col de l'utérus. Le mi-nistre a cité neuf types de cancers qui peuvent être pris en charge grâce à un dépistage précoce, dont celui du sein, du poumon, le cancer colorectal, de la prostate, de la vessie et de la thyroïde avec un taux de 70% du total des cancers diagnostiqués en Algérie. A cette occasion, le premier responsable du secteur a appelé à l'ancrage de la culture du dépistage précoce au sein de la société pour une meilleure prise en charge de cette maladie causée par plusieurs facteurs, dont le tabagisme, la mauvaise alimentation et l'obésité en sus d'autres facteurs environnementaux, comme la pollution. Selon M. Boudiaf, la prise en charge d'un malade cancéreux «dépasse grandement» ce qu'investit l'Etat en matière de prévention. En marge de cette journée, le directeur général de la PCH, M'hamed Ayad, a précisé que la facture des médicaments destinés au traitement du cancer représente 40% de la facture globale de la PCH. Pour sa part, le Pr Hassan Mahfouf, chef de service de la chimiothérapie à l'hôpital de Rouiba, a mis en exergue les souffrances des patients qui se déplacent d'un service à l'autre. Les cancers viennent en deuxième position des maladies mortelles en Algérie à hauteur de 8% après les maladies cardiovasculaires, qui provoquent la mort de 20% de la po-pulation. S'agissant des cancers les plus répandus, mais pouvant être prévenus grâce au dépistage précoce, le cancer du sein vient en tête avec 65 cas pour 100 000 habitants, suivi du cancer du poumon (18 cas), le cancer colorectal (16 cas), la vessie (14), et la prostate (10 cas). Le spécialiste a, par ailleurs, insisté sur l'impératif de lutter contre le charlatanisme, qui retarde le traitement et la guérison, tout en encourageant la chimiothérapie à domicile. La facture de l'hospitalisation sur une dizaine de jours s'élevait à 16 millions de centimes.