Résumé de la 5e partie ■ Charlotte s'apprêtait à démarrer quand un choc brutal fit chanceler le véhicule... Il faut... il faut que j'aille me changer. — Il faut que vous voyiez un médecin ! protesta Yolanda, qui se tordait les mains en se mordant nerveusement les lèvres. Doux Jésus, quand on a entendu ce bruit, on a cru que c'était la foudre ! Charlotte pivota sur son siège. Elle commençait à recouvrer ses esprits et à y voir un peu plus clair. La porte du garage reposait de tout son poids sur la Chevrolet, laissant juste assez d'espace pour que le couple de gardiens puisse se faufiler dessous en baissant la tête. Charlotte fit la grimace. Ainsi donc, le système de sécurité électronique qu'elle avait fait installer quelques mois auparavant n'avait pu empêcher cette catastrophe ? D'une main tremblante elle se palpa le visage. Avaitelle des entailles ? Du sang sur la figure? Non, ses doigts étaient propres. Par miracle, le pare-brise ne l'avait pas blessée en explosant. — Tout va bien, dit-elle, tandis que Pedro l'aidait à sortir de la voiture. Mais à peine son pied eut-il touché le sol en béton qu'elle sentit ses jambes se dérober sous elle. Lui passant aussitôt un bras autour de la taille, le vieil homme l'aida à traverser le garage et à regagner la cuisine. — Il faut que j'aille me changer et qu'ensuite je file au labo. — Pas question, protesta la vieille cuisinière, qui s'affairait autour d'elle, époussetant les débris de verre accrochés à ses habits tout en marmonnant une prière en espagnol. Il est bien temps de songer à vos vêtements. Ce qu'il vous faut, c'est un médecin. — Pedro, s'il vous plaît, voyez s'il y a moyen de relever la porte du garage. Je vais être obligée de prendre la Corvette en fin de compte, je n'ai pas le choix. — Asseyez-vous, ordonna Yolanda. Je vais vous préparer une bonne tasse de thé. Et je vais appeler le docteur. Vous êtes blanche comme un linge. — Mais je n'ai rien, je vous assure, dit-elle en s'écartant de Pedro pour leur prouver qu'elle était parfaitement capable de se tenir sur ses jambes. Je vais bien. Ce n'était pas vrai, mais Charlotte voulait qu'ils cessent de l'importuner avec leurs attentions excessives. Et puis il fallait qu'elle retourne au labo toutes affaires cessantes. Les journalistes étaient déjà probablement sur place, avec tout un cortège de manifestants - en train de brandir cette horrible photo... Elle décida de rappeler Naomi. S'il y avait une chose dont elle avait besoin en un moment pareil, c'était d'entendre la voix énergique de sa meilleure amie. La ligne était toujours occupée. Raccrochant le combiné, elle se tourna vers la baie vitrée qui donnait sur le jardin de rocaille, et vit la vieille tortue géante qui marchait tranquillement sous la pluie. A suivre