Us ■ C'est dorénavant devenu un rituel : chaque année, la célébration du Mawlid Ennabawi nourrit en Algérie un lucratif marché des produits pyrotechniques. Dans la Basse Casbah, en face de Djamaâ (mosquée) Ben Fares, il y a foule autour d'une centaine de vendeurs de produits pyrotechniques (pétards, feux de Bengale et autres fumigènes et serpentins). Les vendeurs ont transformé cet endroit en un véritable marché de gros de tous types de pétards de différents volumes et qualités et souvent liés à l'intensité de l'explosion. Cette année, la nouveauté sera celle des pétards sous forme d'explosifs réels de couleur grise, à raison de 500 DA l'unité. Les prix sont fixés en fonction du volume. Ils oscillent entre 130 et 150 DA pour les produits conventionnels destinés aux enfants, avec des boîtes de 60 unités contre 40 pour celles produisant deux explosions simultanées et 200 DA la boîte de 5 unités qui émettent des couleurs au moment de l'explosion. Les pétards de grand volume, de marque chinoise, sont cédés de 500 DA à 1 000 DA contre 700 à 4 500 DA pour les autres produits pyrotechniques. Les étalages sont gérés par deux ou trois personnes, l'une chargée de négocier le prix au moment où les autres ont un œil vigilant sur les produits exposés à la vente. Les négociations ont souvent lieu avec les personnes désirant acquérir une grosse quantité de pétards dans l'objectif de les revendre sur d'autres places, d'autant plus que la place Djamaâ Ben Fares est réputée désormais pour être un marché de gros pour pétards à l'approche de la fête du Mawlid Ennabawi Echarif. Certains parents préfèrent accompagner leurs enfants pour mieux contrôler leurs achats. Mohamed, qui accompagnait son fils de 11 ans a indiqué avoir promis de lui acheter tous les types de pétards pour peu qu'ils ne soient pas de gros volume. Un autre parent qui se rendait au marché des fruits et légumes a avoué qu'il n'était plus envisageable d'interdire aux enfants l'achat de pétards car la marchandise est exposée partout et qu'il était quasiment impossible de les surveiller en permanence. Le soir de la célébration de fête, les rues du quartier ressemblent à un véritable champ de bataille, où les jets de pétards entre enfants s'avère le jeu favori, a-t-il déploré. Il s'est interrogé à ce propos sur l'absence des services de contrôle, seuls en mesure de procéder à la saisie de ces produits extrêmement dangereux. Le commerce des bougies, également de fabrication chinoise, a proliféré. Un large éventail de bougies aux couleurs et fragrances multiples est proposé par les vendeurs en majeure partie adolescents et enfants. La question reste cependant posée sur la circulation de quantités aussi importantes de ces produits prohibés sur le marché national, au point de créer un marché de gros au su et au vu des services spécialisés.