à quelques jours de la fête du Mawlid Ennabaoui, rues et marchés de la capitale sont déjà squattés par les revendeurs de pétards et autres produits pyrotechniques. Du côté de Djamaâ Lihoud, rue de Chartres, rue de la Lyre (sous les arcades) ainsi qu'au marché Amar El Kama, les tables dressées dans la matinée d'hier étaient pleines de ces produits. Sur place, des clients et des amateurs venus dénicher le meilleur « explosif » est constaté au quotidien. Double bombe, fusée, TNT, zarbout, nahla, chitana, m'hirka... sont les surnoms attribués à ces produits. Même si les prix sont tout aussi « explosifs », cela ne semble pas dissuader les clients qui consacrent tout un budget pour s'acheter quelques pétards. Comme c'est le cas de Tahar qui discutait le prix d'un feu d'artifice. Le plus simple est proposé à 1.000 DA/l'unité. Et comme un seul ne suffit pas, celui-ci devra payer la bagatelle de 4.000 DA pour faire plaisir à ses quatre mômes. « Je ne résiste pas devant mes petits-enfants et j'aime leur faire plaisir », dira ce grand-père plutôt gâteux. Pour Fatiha, femme au foyer, c'est plutôt son époux qui se charge des achats des produits pyrotechniques. Elle ne fait que relever les prix qu'elle trouve excessifs pour un budget limité. « Si ça ne tenait qu'à moi, je me contenterais d'allumer des bougies et quelques cierges pour y mettre de l'ambiance à l'occasion du repas du Mawlid », dira-t-elle. Et de poursuivre : « Mon époux a déjà dépensé 6.000 DA pour l'achat de ces produits, et il compte en dépenser encore à la veille du Mawlid. » Même les enfants investissent ces endroits pour faire leur stock. Leur argent de poche est dépensé dans des pétards et autres « bombes ». D'après Samir, un revendeur sur la rue de Chartres, certains clients préfèrent les feux d'artifice en boîte. Ça doit être sûrement beau, mais à quel prix ? Celui-ci dira qu'ils sont proposés à 11.000 DA, de quoi donner le tournis. « C'est l'équivalent d'un salaire », rétorque un autre client, venu jeter un coup d'œil. Pourquoi ces produits sont-ils proposés à ces prix là ? Le revendeur explique : « Ils sont plus sûrs et contiennent beaucoup plus de couleurs. » Djamaâ Lihoud n'est pas en reste de l'ambiance du Mawlid. Le quartier vit au rythme des crépitements de feux d'artifice. Les jeunes sont des amateurs de sensations fortes et font éclater des pétards en plein jour. Ici, certains revendeurs proposent même des confettis, des fumigènes et serpentins. Raison pour laquelle, ce quartier est la destination de tous ceux qui désirent faire leurs « munitions ». Un peu plus bas, certaines artères se sont transformées en une vaste piste où des jeunes se disputent la vedette à coup de pétards et de fusées, offrant un beau spectacle et en même temps inquiétant. Ainsi, certains quartiers d'Alger sont colorés par ces produits proposés à la vente et qui incitent les plus réticents à en acheter.