Crâne rasé, bouc clairsemé sur la photographie diffusée par la police, Chérif Kouachi, le plus jeune des deux frères, est un djihadiste bien connu des services antiterroristes français. Surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de ce qui a été appelé «la filière des Buttes-Chaumont» ou «filière irakienne du 19e arrondissement». Cette «filière» visait, sous l'autorité de «l'émir» Farid Benyettou, à envoyer des djihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d'Al-Qaïda, dirigée à l'époque par Abou Moussab al-Zarkaoui. Chérif Kouachi a été interpellé juste avant de s'envoler à destination de la Syrie, puis de l'Irak. Il a été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Deux ans plus tard, son nom a été cité dans le projet d'évasion de l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés). Chérif Kouachi était notamment soupçonné d'être proche de Djamel Beghal, une autre figure de l'islam radical français, qui a purgé dix ans de prison pour la préparation d'attentats, avec lequel il était soupçonné d'avoir participé à des entraînements. Le frère, Saïd, est né en septembre 1980 également dans le 10e arrondissement parisien. On en sait beaucoup moins sur lui. Lui aussi de nationalité française, il apparaît sur l'appel à témoins, les yeux marrons, de courts cheveux bruns et un collier de barbe peu fourni.