Intervention ■ Le président français François Hollande, dénonçant un «attentat terroriste» et «un acte d'une exceptionnelle barbarie», a décrété une «journée de deuil national» ce jeudi en France. «Notre meilleure arme, c'est notre unité. Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous séparer», a déclaré le chef de l'Etat lors d'une adresse courte et solennelle à la nation retransmise sur les chaînes de télévision. Les drapeaux seront aussi mis en berne pendant trois jours, a précisé le président français. «Je veux ici, en votre nom, dire toute notre reconnaissance aux familles, aux éprouvés, aux blessés, aux proches, à tous ceux qui sont aujourd'hui meurtris dans leur chair par ce lâche assassinat», a déclaré le chef de l'Etat. «Ce sont aujourd'hui nos héros et c'est pourquoi demain sera une journée de deuil national, je l'ai décrété», a-t-il enchaîné. «Il y aura à 12 heures (11h GMT) un moment de recueillement dans tous les services publics et j'invite toute la population à s'y associer», a-t-il poursuivi, précisant que «les drapeaux seront en berne trois jours». Le président socialiste a également annoncé qu'il réunirait ce jeudi «les présidents des deux assemblées ainsi que les forces représentées au Parlement pour montrer notre commune détermination». «Aujourd'hui, c'est la République toute entière qui a été agressée», a-t-il lancé. «La République, c'est la liberté d'expression, la République, c'est la culture, c'est la création, c'est le pluralisme, c'est la démocratie», a-t-il ajouté. «C'est ça qui était visé», a-t-il insisté. «La liberté sera toujours plus forte que la barbarie (...) et rien ne pourra nous faire fléchir», a lancé le chef de l'Etat en appelant au «rassemblement sous toutes ses formes». «La France a été touchée dans son cœur», a déclaré de son côté le Premier ministre Manuel Valls, qui a relevé le plan antiterroriste Vigipirate au niveau «alerte attentats», le plus élevé possible, pour l'ensemble de la région parisienne. De nombreux responsables politiques ont participé à des rassemblements, notamment le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, et le numéro un du Parti socialiste au pouvoir, Jean-Christophe Cambadélis. La maire de Paris, Anne Hidalgo, également socialiste, a annoncé son intention de faire de Charlie Hebdo un «citoyen d'honneur» de la ville. Le PS et l'ensemble des partis de gauche ont appelé à une «marche républicaine» samedi après-midi à Paris, à laquelle le Premier ministre Manuel Valls a convié l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy, ainsi que son parti UMP.