Résumé de la 17e partie ■ Charlotte soupçonnait Knight de vouloir couler Harmony pour pouvoir se hisser plus haut dans sa fonction. Tandis que Desmond se fondait dans la foule, Charlotte se tourna vers M. Sung, qui se tenait patiemment en retrait de toute cette effervescence, observant calmement la scène. Agé de plus de soixante-dix ans, M. Sung n'était pas seulement le premier juriste de la firme, il avait aussi été le conseiller et ami intime de la grand-mère de Charlotte. C'est lui qui avait rapatrié son cercueil aux EtatsUnis et c'était la dernière personne à l'avoir vue en vie. — Charlotte, dit-il de sa voix douce et posée, vous voilà dans de beaux draps... — Je vais avoir besoin de toute votre aide. Il lui jeta un regard sombre. — Ecoutez tout ce tapage. Il semble que la malédiction se soit abattue sur nous. (Il secoua la tête.) J'apporte de mauvaises nouvelles, Charlotte. Les familles des victimes ont décidé de se constituer partie civile. Charlotte laissa échapper un soupir. Dire que six jours plus tôt elle était gonflée à bloc, la FDA étant sur le point de donner son feu vert pour la commercialisation de sa toute nouvelle formule anticancéreuse, le principe GB4204 — l'aboutissement d'un rêve vieux de vingt ans. Et voilà qu'à présent sa vie tout entière volait en éclats, comme le pare-brise de la Chevrolet ou les anneaux de verre du carillon éolien qu'elle avait glissés dans son sac à main pour pas laisser derrière elle les morceaux épars de sa chance brisée. Qui était à l'origine de tout cela? Etait-ce quelqu'un qui en voulait à Harmony ? Un employé mécontent ? Ou bien s'agissait-il d'une affaire de sabotage industriel ? Le meurtrier avait-il jeté par hasard son dévolu sur les produits Harmony pour mettre son plan à exécution, lequel n'avait aucun lien direct avec Charlotte ou la compagnie ? II lui fallut un petit moment avant de réaliser que M. Sung lui tendait quelque chose. Elle reconnut aussitôt l'objet en question. C'était une petite boîte en bois clair, incrustée de motifs en marqueterie — un casse tête chinois qui avait jadis appartenu à sa mère. — Il y avait des années que je ne l'avais pas vue, murmura-t-elle, stupéfaite, en la lui prenant des mains. Je revois encore l'étagère où grand-mère la gardait. (Puis, avec un coup d'œil surpris, elle ajouta :) Mais pourquoi me l'avez-vous apportée aujourd'hui ? — J'ai pensé qu'elle pourrait vous aider en ces moments difficiles. Et maintenant, si vous voulez bien m'excuser, le devoir m'appelle. Je serai dans mon bureau si vous avez besoin de moi, dit-il, avant d'ajouter d'une voix affectueuse Charlotte-ah. Tout en regardant le vieil homme s'éloigner d'un pas tranquille, Charlotte secoua doucement la boîte qu'elle tenait à la main. A sa grande surprise, elle découvrit qu'il y avait quelque chose à l'intérieur. A suivre