C'est aujourd'hui que sera donné le coup d'envoi de la 30ème édition de la Coupe d'Afrique des nations qu'abritera la Guinée équatoriale jusqu'au 8 février prochain. A tout seigneur, tout honneur, c'est le groupe A qui inaugurera la compétition avec deux rencontres au programme dans la ville de Bata, dont celui du pays hôte qui affrontera le Congo du ‘'sorcier'' Claude Le Roy, suivi de Burkina Faso, dernier finaliste en 2013, face au Gabon. Les quinze équipes présentes ont commencé déjà à goûter à la vie équato-guinéenne, et certaines délégations ‘'pleurnichent'' au moment de découvrir les conditions peu confortables pour ne pas dire lamentables, auxquelles sont confrontées. Le Cameroun risque de quitter l'hôtel pour une histoire de non paiement de prestations, les joueurs tunisiens se sont retrouvés sans eau ni électricité, les algériens doivent parcourir 100 kilomètres par jour en aller-retour pour s'entraîner, pour ne citer que ces agréments. Les représentants de la presse ont eu également leur part de calvaire, avec des attentes interminables pour avoir leurs accréditations, alors qu'il est difficile d'avoir une bonne connection internet pour faire ses envois. C'est l'Afrique dans toute sa splendeur, avec une menace Ebola brandie par certains opposants au président Teodoro Obiang Nguema, pourtant ‘'sauveur'' de la CAF après la défection du Maroc qui, selon les dernières nouvelles, veut postuler à organiser la... CAN ! Cette même opposition, représentée par la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), l'Union populaire (UP) et la Forece démocrate républicaine (FDR), a demandé à la population de bycotter les stades durant la CAN, au moment où le président a offert 40 000 billets à ses concitoyens.Mais pour revenir à l'événement sportif, certaines sélections ne sont pas les seules à souffrir, tout en comprenant la situation de ce petit pays appelé à la rescousse pour sauver le continent et son grand rendez-vous footballistiques qui réuni des joueurs venus de 54 pays. Il y a plusieurs clubs européens, et à leur tête la France qui a vu partir pas moins de 71 joueurs sur les 368 retenus pour le tournoi, alors que 111 joueurs sont issus de championnats africains, ce qui représente moins du tiers (30,1%). La palme ‘'nationale'' revient à l'Afrique du Sud dont 18 joueurs évoluent au pays et avec un sélectionneur national, Ephraïm Mashaba. Autre enseignement : sur les 16 nations présentes, trois équipes seulement ont fait confiance à des techniciens nationaux, en l'occurrence Honour Janza (Zambie), Florent Ibenge (RD Congo) en plus de celui des Bafana Bafana ; tout le reste a opté pour des entraîneurs étrangers avec cinq français en pôle position que sont Alain Gourcuff (Algérie), Claude Le Roy (Congo), Alain Giresse (Sénégal), Hervé Renard (Côte d'Ivoire) et Michel Dussuyer (Guinée). C'est aussi ça l'Afrique, toujours ouverte sur et pour les autres.