Résumé de la 4e partie Après avoir enterré épouse et enfant, Etienne Girard, désormais le banquier le plus riche d?Amérique, meurt à son tour en 1831. Ses nombreux héritiers accourent. Ils seront surpris par son testament. «Moi, Stephen Girard de la cité de Philadelphie, dans le Commonwealth de Pennsylvanie, marin et marchand, étant sain d'esprit, de mémoire et de compréhension, ai fait et publié mes dernières volontés de la manière suivante. «Article premier : je donne et je lègue à l'hôpital de Pennsylvanie... Article 2 : je donne et je lègue à l'institut des sourds et muets... Article 3 : je donne et je lègue à l'orphelinat... Article 4 : je donne et je lègue aux écoles publiques... Article 5 : je donne et je lègue à la société de secours des capitaines au long cours... Article 6 : je donne et je lègue à la loge maçonnique...» A ce stade de la lecture, la famille est encore loin de désespérer. Les sommes qui viennent d'être attribuées représentent à peine le centième de la colossale fortune. Toujours du même ton monocorde, l'homme de loi lit de nouveaux articles par lesquels Old Stephen répartit entre ses employés quelques centaines de milliers de dollars. Il dote certains enfants d'un capital à condition que jusqu'à leur majorité, l'usufruit soit utilisé pour leurs études. A chacun de ses capitaines, à condition qu'ils soient à son service depuis au moins deux voyages et à ceux qui sont en mer à son décès qui ramènent leurs bateaux sans accident à Philadelphie, il lègue mille cinq cents dollars. Enfin, vient le tour de la famille : ce sont la fureur et la consternation. Certes, il n'a oublié personne. Mais il ne donne à l'un qu'une maison, à l'autre une petite ferme, à l'autre un bateau... A celui-ci, il ne donne rien, mais paie les études de ses enfants... Cinq mille dollars par-ci, cinq mille par-là, tout cela ne représente pas 2% de sa fortune ! Enfin vient l'article 20 : «Attendu que j?ai été depuis longtemps frappé par l?importance d?éduquer les pauvres en cultivant tôt leurs esprits et en leur inculquant de bonne heure des principes moraux ; attendu que je désire assurer l?éducation d?autant d?orphelins pauvres de race blanche qu?il sera possible ; attendu que je leur veux une habitation meilleure que celle qu?ils auraient dans une institution publique, ma fortune personnelle y sera consacrée. Cela fait, attendu que j?ai également à c?ur les améliorations de la cité de Philadelphie en général et celles du quartier du port en particulier, je donne et lègue tout ce qui restera de mes biens aux citoyens de la ville.» Article 21 : «Il sera procédé à l?érection, dans les plus brefs délais, au centre des terrains que je possède entre la Onzième et la Douzième rue, d?un collège permanent avec constructions adéquates et espace suffisant pour la résidence et l?instruction d?au moins trois cents écoliers, avec leurs professeurs et les personnes nécessaires au service d?un tel établissement. Ce collège sera construit avec les plus solides matériaux que l?on pourra se procurer afin que sa durée soit la plus longue possible. On y évitera les ornements inutiles, en n?ayant en vue que la solidité, la commodité et la propreté du tout.» Girard a tout prévu : l'orientation des locaux, leur hauteur ? «ils seront ininflammables tant intérieurement qu'extérieurement» ?, la disposition des caves, la largeur des fenêtres et des portes, le nombre des pièces par étage, l'organisation des dortoirs, la construction des salles de classes, les escaliers... les campus des collèges, en particulier, ne seront jamais séparés de l'extérieur que par des «barrières morales». (à suivre...)