Résumé de la 34e partie ■ Jonathan contempla avec admiration la collection d'objets se trouvant dans ce musée. Elle désigna un petit écran de télévision dans un coin. — Je l'ai fait installer, dit-elle en l'allumant, pour que grand-mère n'ait pas à courir d'un bout à l'autre du parc. Elle ne s'en est jamais servie. A quatre-vingt-onze ans, elle continuait de faire chaque jour le tour complet de tous les bâtiments, comme elle l'avait fait pendant des années... Charlotte enfonça plusieurs touches sur la console et l'aire de stationnement principale apparut sur l'écran. L'air grave et sûr de lui, l'imposant Valerius Knight était en train de faire une déclaration devant les caméras de télévision. Elle enfonça une autre touche, et cette fois ce fut l'unité de mise en flacons qui apparut à l'écran. Les employés tournaient en tous sens parmi les machines silencieuses et immobiles. S'approchant du bureau de sa grand-mère, elle ôta la housse de plastique qui recouvrait l'ordinateur et alluma l'écran. Jonathan posa sa sacoche noire sur le bureau. Celleci comportait une multitude de poches et compartiments fermés par des fermetures à glissière. Lorsqu'il l'ouvrit, Charlotte aperçut toute une collection de disquettes, câbles coaxiaux, pinces-crocodiles, cordons téléphoniques et électriques, cassettes, rallonges, ainsi qu'un casque audio, un micro directionnel, un enregistreur à micro-cassettes, une antenne, des gants de caoutchouc, des sacs en plastique et des tenailles. Otant sa veste, il la posa sur le dossier du fauteuil et entreprit de remonter ses manches de chemise avec ces mêmes petits gestes volontaires et précis qu'il avait toujours eus, et qui donnaient à Charlotte le sentiment qu'il contrôlait parfaitement la situation. Une fois de plus, Jonathan prenait les choses en main. Pourtant, par certains côtés, il lui était étranger. Sa tenue impeccable et son air frais et dispos n'étaient pas ceux d'un homme qui venait de passer douze heures dans un avion et avait conduit pendant près de cent kilomètres sous une pluie battante. Elle se demanda si cet air détendu était feint, s'il s'agissait en fait d'un truc destiné à mettre ses clients à l'aise. Après tout, il était expert en sécurité des entreprises. Il était donc indispensable qu'il donnât l'impression d'être en parfaite possession de ses moyens. Son aspect policé était l'aboutissement d'une métamorphose qui avait commencé dix ans plus tôt. Elle n'arrivait plus à se le représenter en train de croquer une pomme à belles dents, mais se l'imaginait en train de la découper méticuleusement au moyen d'un couteau, à l'européenne. Sans doute avait-il cessé de tremper ses frites dans le Ketchup, et de se confectionner des sandwichs au rôti de porc et haricots dégoulinants de sauce. Elle avait sa petite idée quant à la raison de cette transformation. A suivre