Rencontre Sur le plan de l?animation culturelle, la troisième journée du 9e Sila a été marquée par une rencontre avec l?écrivain algérien Yasmina Khadra. A cette occasion, l?écrivain, tout en répondant, en toute convivialité, aux questions des présents, a tenu à partager avec l?assistance nombreuse, ses réflexions ainsi que ses émotions. L?écrivain a précisé que son dernier roman, La Part du mort, est un polar ; et s?il est revenu à ses premières écritures, c?est seulement parce que c?est grâce à ce genre de littérature qu?il a pu se faire connaître dans les milieux littéraires et s?y faire un nom. Il a précisé également que son roman n?est pas un simple récit à caractère policier. «C?est un travail de recherche et de création. J?ai fait une ?uvre de création avec son esthétique et sa poétique», explique-t-il, ajoutant qu?un travail de fond et de forme s?est fait dans ce sens, donnant ainsi à son dernier roman une originalité et une personnalité. Toutefois, Y. Khadra refuse de se cantonner dans un genre d?écriture. «Je refuse de me situer dans tel genre ou telle écriture», dit-il. «Ce n?est pas le genre qui fait le texte, mais plutôt l?écrivain.» L?écrivain imagine, en effet, les mots, il construit une linguistique, conçoit un style et une grammaire, il dote son texte d?esprit et lui insuffle une vie. Cela donne à ses écrits du caractère et une forte personnalité. Y. Khadra ajoute, par ailleurs, qu?il n?appartient à aucune tendance littéraire, qu?il appartient seulement au texte, le sien, «qui est ma patrie», confie-t-il. Quant à l?inspiration, cette muse à l?origine de ses écrits, elle alimente et féconde son imaginaire, il dit que «ce sont des images qui m?interpellent et m?illuminent. J?ai une imagination fertile et c?est cette imagination, abondamment nourrie d?impressions et de sentiments, qui me donne l?énergie créatrice pour réaliser une ?uvre.» Lors de la discussion, l?écrivain se désole de ne pas avoir eu la reconnaissance des siens. «De nombreux intellectuels algériens m?ont exclu de leur cercle parce qu?ils refusent de concevoir qu?un écrivain soit issu de l?armée.» «Il faut savoir que l?armée ne m?a pas empêché d?écrire, mais ne m?y a pas encouragé non plus. Elle s?est montrée indifférente.» Pour clore la discussion, Yasmina Khadra a tenu à expliquer que l?écrivain est générosité et qu?il faut savoir comment accéder à cette générosité, donc à l??uvre. Il faut savoir assimiler l?écriture à soi. «Le livre est l?espoir de l?humanité», a-t-il conclu.