1/ Quelles sont les conséquences de la baisse du prix du pétrole sur la sécurité alimentaire du pays ? La sécurité alimentaire du pays est totalement dépendante des recettes pétrolières. Et nos produits de large consommation proviennent pour l'essentiel des marchés extérieurs, (céréales, lait, légumes secs, tomate de conserve), en particulier ou dépendant totalement des intrants importés, comme les viandes blanches. Mais, les conséquences de cette baisse des recettes pétrolières n'affecteront pas directement le volet alimentation des Algériens car ce ne seront pas les 12 à 15 milliards de dollars qui manqueront au pays d'ici 2020. Toutefois, il y a lieu d'appréhender le volet accès à l'alimentation des Algériens, c'est-à-dire leur pouvoir d'achat qui risque de poser problème par rapport à une éventuelle diminution des investissements de l'Etat (unique investisseur dans tous les domaines) qui va générer une progression inévitable du chômage. Ajoutez à cela le contexte de l'agriculture algérienne en déconfiture (des rendements de plus en plus médiocres) qui coincide avec des périodes de sècheresse de plus en plus longues qui affectent ce secteur dont l'essentiel des cultures sont pluviales (qui dépendent totalement des pluies). 2/ Est-ce la fin de l'assistanat avec la suppression des subventions? Et peut-on s'attendre à une redynamisation du secteur agricole à la faveur de cette nouvelle donne ? Là aussi je ne pense pas qu'on puisse réduire la subvention en faveur du secteur agricole vital pour le pays. Toutefois, il y a lieu de se demander pourquoi on continue à subventionner démesurément sans retombées significatives sur l'économie nationale où la place du pays dans le commerce mondial dont l'Algérie n'est qu'une centrale d'achat incapable d'adhérer en position de force aux forums du commerce mondial ( OMC, Accord d'association avec l'Europe, Zone arabe de libre-échange et échange mutuel avec d'autres nations). Cette situation interpelle tout un chacun et la baisse du prix du pétrole ne fera que compliquer une situation inédite et insensée. Le plus décevant c'est qu'on continue contre vents et marées à soutenir un secteur à travers des mécanismes qui ne s'inscrivent dans aucune logique technique de développement de ce secteur. Effectivement,la grille de soutiens élaborée par le ministère de l'Agriculture et pour laquelle on change de nom chaque 15 ans n'est autre qu'une nomenclature de distribution d'argent. Il n'y a qu'à voir les montants faramineux alloués à ce secteur et les résultats insignifiants, faisant que la facture alimentaire en devises progresse d'une manière inquiétante. Rien que pour les céréales elle sera de 5 milliards de dollars d'ici 2020 au regard de sa constante progression de l'an 2000. A.B.