Résumé de la 1re partie ■ De retour au pays après avoir passé l'essentiel de sa vie en France, Achour organise une fête dans son village natal. Le père... inquiète un de ses fils. Quand le fils eut vu son père prendre le chemin du cimetière, il se leva et le suivit. Arrivé au cimetière, il le vit s'agenouiller sur un petit monticule et se met à compter avec ses pieds et ses coudées. Mais qu'est-ce qu'il fabriquait ?, se demanda le fils. Intrigué, il décida d'aller lui parler. Dès que Achour eut aperçu Slimane, son fils aîné, il se redressa et lui lança presque joyeusement. — Ah ! Slimane, tu m'as suivi... Tu as bien fait... — Oui... Mais que fais-tu père ? Je t'ai vu calculer et mesurer le sol. Ne me dis pas que c'est là que tu veux construire la grande maison qui hante ton esprit ! — Si ! — Quoi ? — Mais ce sera ma maison, à moi tout seul ! — Qu'est-ce que tu racontes, père ? Je ne te suis pas. — Tu vois ces six tombes alignées l'une à côté de l'autre ? — Oui. — Ce sont celles de mes parents, mes deux frères aînés et mes grands-parents. — Je sais, tu me l'as déjà dit. — Eh bien ! Voilà : quand je mourrai, je veux être enterré exactement à l'endroit où je me trouve maintenant. C'est-à-dire juste à côté de ma mère ! Ma mère à qui j'ai fait beaucoup de peine autrefois. Il n'y a qu'à côté d'elle que je me sentirai bien. Et puis, à cet endroit, la terre n'est pas dure, les fossoyeurs n'auront pas de difficulté pour creuser. — Mais qu'est-ce que c'est que ces salades, père ? Allez, enlève ces idées macabres de ton esprit et viens manger avec nous ! Pense d'abord à la grande maison que tu veux construire et à tes projets... C'est pour cela que tu es revenu, n'est-ce pas ? Tu n'es pas revenu spécialement pour mourir. Achour sourit et suivit son fils. Il mangea et rit comme il avait toujours eu l'habitude de le faire, et l'incident fut oublié. Deux jours plus tard, Achour à bord de sa rutilante Peugeot 405 se rendit au chef-lieu de la wilaya pour solliciter un terrain à bâtir. A suivre...