Derb vit depuis trois décennies dans l?insécurité et la peur imposées par des bandes de voyous rivales qui se livrent une guerre sans merci pour le «contrôle» du quartier. Composées essentiellement de repris de justice et munies de fusils à harpon, d?épées, de sabres, de couteaux et de bombes lacrymogènes, ces bandes opèrent de véritables «expéditions punitives» contre les commerçants qui refusent de verser la «dîme de protection». On se croirait en plein Chicago d?Al Capone des années 1930. Le décor est planté, puisque les gangsters rackettent certains commerçants qui auraient accepté de «payer» pour leur «protection». Encore, sous le choc, un commerçant se confie : «On a essayé de me racketter sans succès. La bande de Lahouari L. a même tenté de m?intimider en m?envoyant ses acolytes qui ont attaqué mon magasin et blessé deux de mes employés.» Selon lui, cette situation est favorisée par l?attitude passive de certains commerçants de Derb qui «casqueraient» régulièrement des sommes variant entre un et trois millions de centimes par mois. «Plusieurs commerçants, bien en vue à Derb, verseraient de l?argent aux malfrats qui n?hésitent pas à employer les gros moyens pour les terroriser», ajoute, exacerbé, notre interlocuteur. Cette nouvelle forme de banditisme urbain qui prend de l?ampleur, risque de se propager à d?autres quartiers jusque-là épargnés par le «virus» du racket.