Saint-Pierre vit toujours dans l?insécurité et la peur imposées par des bandes rivales qui se battent pour le «contrôle» du marché de la Bastille. Pour information, ces bandes de malfrats, composées essentiellement de repris de justice, s?étaient attaquées à un revendeur de boissons alcoolisées connu sur la place d?Oran. Munie de fusils harpon, d?épées, de couteaux et de bombes lacrymogènes, la bande de Saint-Pierre a opéré une véritable «expédition punitive» contre le dépositaire qui refusait de verser la «dîme de protection». On se croirait en plein Chicago des années 1930. Le décor est planté puisque les malfaiteurs, qui n?en sont pas à leur premier coup, «rackettent» plusieurs commerçants qui ont accepté de «payer» pour leur protection. Encore sous le choc, le maître des lieux nous a fait des révélations fracassantes : «On a essayé de me racketter, mais sans succès. La bande de Houari Laâmeche a même tenté de m?intimider en m?envoyant ses sbires. Refusant de céder, une cinquantaine de malfrats a attaqué mon magasin. Quatre de mes employés ont été blessés au cours de cette ??descente??.» Selon ce dépositaire, cette situation est générée par l?attitude de certains commerçants du centre-ville qui «casquent» régulièrement des sommes variant entre 2 et 5 millions de centimes par mois. «Plusieurs commerçants, pourtant connus à Oran, versent de l?argent aux malfrats qui n?hésitent pas à employer les grands moyens pour les terroriser», ajoute notre interlocuteur en colère. Cette nouvelle forme de banditisme urbain prend de l?ampleur et risque de se propager à d?autres quartiers jusque-là épargnés par le «virus» du racket. En tout état de cause, les commerçants «rackettés», et ils sont nombreux, doivent se manifester auprès des services de police pour endiguer cette forme de «hogra» caractérisée. En commençant bien sûr par les propriétaires des bars et autres discothèques de la corniche oranaise qui «paient» sans rechigner.