Spirales ■ La violence ne semble pas baisser d'intensité avec notamment ces combats qui ont opposé des miliciens à des jihadistes près de la ville de Syrte. Au moins douze miliciens antigouvernementaux ont été tués hier, dans des affrontements avec des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) près de Syrte dans le centre de la Libye. C'est ce qu'ont rapporté une source locale et les autorités basées à Tripoli. Des combats par intermittence opposaient depuis samedi dernier, des miliciens à ces jihadistes de la branche libyenne de l'EI près de Syrte, une ville côtière située à 450 km à l'est de Tripoli. Les douze miliciens antigouvernementaux ont été tués dans la localité de Noufliyeh, fief des jihadistes qui contrôlent depuis ce mois de février de larges pans du territoire dans la région de Syrte, a indiqué un communiqué des autorités de Tripoli. «Douze héros de l'armée libyenne ont été tués traîtreusement à Noufliyeh par des membres de l'EI», a dit le communiqué. Une source locale a fait état de la mort dans ces combats de dix miliciens à Ben Jawad et deux autres à Noufliyeh. Après l'entrée en février des jihadistes de l'EI à Syrte, Fajr Libya, une coalition de milices notamment, islamistes qui contrôlent Tripoli, avait envoyé des renforts pour défendre la ville. Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Maâmar El Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales formées surtout d'ex-rebelles. Deux autorités s'y disputent le pouvoir : un gouvernement et un Parlement reconnus internationalement, siégeant dans l'Est du pays, et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli par Fajr Libya, qui s'est emparé en août de la capitale et d'une grande partie de l'Ouest libyen. Pour ajouter à la confusion, ces deux pouvoirs, tentent de contrer l'influence de l'EI, qui a revendiqué ses premières attaques en Libye en janvier avec un assaut spectaculaire contre un hôtel à Tripoli (neuf morts dont un Américain et un Français), puis en février la décapitation de 21 chrétiens, la plupart égyptiens. La mission de l'ONU en Libye (Manul) a appelé dans un communiqué publié hier, les parties en conflit «à surseoir à toute escalade militaire (...) pour ne pas nuire aux efforts visant à trouver une solution politique au conflit». Les violences près de Syrte sont survenues à quelques jours de la date du dialogue inter-libyen qui a eu lieu à Alger. Ce dialogue qui a duré deux jours, a enregistré un «pas important», selon l'envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leone. «Un pas difficile mais très important», a-t-il affirmé en ajoutant que «ce sera plus facile à l'avenir». Un espoir partagé par les interlocuteurs libyens qui se sont engagés dans la déclaration finale à poursuivre les consultations jusqu'au rétablissement de la paix. Un engagement que n'ont pas manqué de saluer les médiateurs qui l'ont qualifié de «courageux, responsable et conscient».