Des spécialistes ont insisté, hier à Oran, sur la nécessité de doter les établissements hospitaliers en équipements de dépistage rapide de la tuberculose. Ils ont affirmé que de tels équipements permettent des analyses bactériologiques de la salive dans un temps court pour prendre en charge rapidement les personnes atteintes de tuberculose et par conséquent, éviter la propagation de cette maladie contagieuse. En chiffres, plus de 22 000 cas de tuberculose, dont la plupart extrapulmonaires, ont été déclarés en Algérie en 2014. C'est ce qu'a indiqué, hier, le chargé du programme national de lutte contre la tuberculose, lors d'une rencontre organisée à l'Institut national de la santé publique (INSP). Sofiane Alihalassa a relevé que si l'incidence de la tuberculose pulmonaire contagieuse a baissé de 10 cas sur 100.000 habitants depuis 2001, celle de la tuberculose extra pulmonaire a par contre, enregistré une «progression» et a atteint un niveau relativement «élevé». Et pour une meilleure prise en charge des malades atteints de la tuberculose, les spécialistes ont insisté, hier, à Oran, sur la nécessité de doter les établissements hospitaliers en équipements adéquats. Dans ce cadre, le professeur Yahia Berrabah du CHU d'Oran a affirmé en marge d'une journée d'étude sur la lutte contre la tuberculose, que de tels équipements permettent des analyses bactériologiques de la salive dans un temps court pour prendre en charge rapidement les personnes atteintes de tuberculose et par conséquent, éviter la propagation de cette maladie contagieuse. Pour adopter ce genre d'analyses sophistiquées et minutieuses de diagnostic, surtout celui de la tuberculose extra pulmonaire, il est nécessaire d'ouvrir au moins 10 centres de culture moléculaire à Oran pour renforcer ceux se trouvant au CHUO et à l'Etablissement hospitalier universitaire (EHU) «1er novembre 1954» a ajouté ce spécialiste. Il a rappelé que l'unique fournisseur de moyens de culture moléculaire de dépistage de la bactérie de tuberculose est l'Institut national Pasteur d'Alger, «ce qui demeure insuffisant pour la prise en charge de tous les types de tuberculose, surtout celui extra pulmonaire qui connait une hausse au niveau d'Oran et à l'échelle nationale». Le professeur Berrabah a fait également remarquer que les analyses pour le dépistage de la tuberculose extra pulmonaire dans les laboratoires privés sont effectuées par des biologistes et leurs résultats ne sont pas très fiables d'où la nécessité de désigner des spécialistes aux CHU pour confirmer ces analyses. Le chef du service prévention à la direction de la santé et de la population d'Oran, Dr Larbi Deharib a souligné, pour sa part, que les résultats des laboratoires privés démontrent une hausse des cas de tuberculose extra pulmonaire à Oran. Par ailleurs, le directeur des études à l'Institut national supérieur de formation paramédicale d'Oran, Ghafour Zineddine a mis l'accent sur la nécessité de diffuser la culture sanitaire en milieu social et éducatif pour lutter contre la tuberculose, d'intensifier les campagnes de prévention et de consacrer des émissions d'information pour sensibiliser les citoyens.