Les conditions du mariage et le «shart» sont conclus devant Dieu et les hommes. Ce sont les femmes, généralement la mère et la s?ur du prétendant, qui, les premières, vont se rendre au domicile d?une fille pour entreprendre les premiers contacts et évaluer la situation. Lorsque tout est entendu, sur tous les détails, entre femmes, notamment sur le «shart» (contrat matrimonial), c?est au tour des hommes de se rencontrer. La main de la fille est publiquement demandée, le shart est négocié, puis conclu. Ensuite rendez-vous est pris à la mosquée pour lire le «maârouf». La Fatiha est récitée en présence des deux parties, de témoins et du prétendant. Les conditions du mariage et le «shart» sont conclus. Devant Dieu et les hommes, la fille et le garçon sont maintenant mari et femme. Mais en attendant le mariage civil et sa consommation, la fille reste chez ses parents. Le garçon doit lui offrir un repas traditionnel et un habit de fête à chaque «maoussem» (fête traditionnelle) comme les deux Aïd ou l?Achoura. Lorsque le jour «J» arrive, deux dames âgées, généralement la grand-mère et une tante du marié, se rendent au domicile de la mariée. Elles vont y demeurer jusqu?au moment où la jeune fille sera emmenée à son nouveau domicile. Elles ont ramené avec elles plusieurs carcasses de brebis, du smen, de la semoule des fruits et légumes, pour le repas de noces que la mariée doit offrir chez ses parents. Le même jour, le mercredi, le marié offre à ses proches parents et à ses amis une «douara» (gras-double). Le lendemain, jeudi, est le jour des noces. Chez la mariée la fête a eu lieu la veille. On a chanté et dansé toute la nuit. Lorsque le cortège de voitures dont celle de la mariée, coquettement apprêtée par le fleuriste, se présente au domicile de la mariée, certaines des femmes qui lui sont proches l?accompagnent aux réjouissances. Le cortège fait le tour de la ville avec force klaxons et youyous. Des photos de la mariée sont prises au parc du centre-ville, au maqam echahid et à Oued Bousselem, pendant qu?une caméra vidéo immortalise l?heureux événement. Puis c?est le repas de midi, offert aux très nombreux invités. Une délicieuse «chorba fric bel guass» (potage au blé vert concassé et aux bas de côte) et le très réputé couscous sétifien. A Sétif, l?on ne s?encombre pas de ces plats superflus qui sont servis ailleurs, mais les parts et les morceaux de viande sont généreux et tout le monde mange à satiété. Le soir venu, un autre repas est servi. Cette fois-ci, seulement aux proches et aux amis. La fête commence. La musique sétifienne bat son plein. Les jeunes filles rivalisent de danses et de youyous. Les garçons et les filles ne sont pas mêlés. Lorsque le garçon entre dans la chambre nuptiale, la fête est à son comble. Jusqu?au matin !