«Nous ne subissons pas de choc frontal, car nous n'avons pas de dettes et nous disposons d'épargne institutionnelle», a affirmé ce matin le ministre des Finances. S'exprimant par ailleurs sur la baisse de la valeur du dinar, Abderrahmane Benkhalfa a affirmé qu'elle est due à l'augmentation de celle du dollar, face auquel d'ailleurs «toutes les monnaies étrangères ont été dépréciées», a-t-il précisé. «Nous sommes un pays à fort potentiel de croissance, il faut donc optimiser nos ressources afin de préserver notre épargne institutionnelle», a indiqué Abderrahmane Benkhalfa qui explique la baisse du dinar par l'augmentation de la valeur du dollar. «Ce n'est pas le dinar qui a baissé mais c'est le dollar qui a augmenté», a t-il dit, précisant que «toutes les monnaies étrangères ont été dépréciées par rapport au dollar. Parce que le dollar, pour différentes raisons, a bougé. Les autres monnaies ont suivi et notre pays n'est pas en reste des autres économies». L'économie doit être compétitive pour que le dinar se relève, selon le ministre qui s'est montré rassurant, ce lundi matin sur les ondes de la Chaîne III, quant à la situation financière du pays. «Nous ne subissons pas de choc frontal car nous n'avons pas de dettes et nous disposons d'épargne institutionnelle», a-t-il expliqué. La situation doit cependant être traitée car «personne n'est à l'abri», a-t-il ajouté avant de revenir sur cette disposition considérée comme étant des plus importantes et qui est le dépôt de l'argent de l'informel, évalué à 40 milliards de dollars, dans les banques. «Ce sont des ajustements que prennent tous les pays producteurs de pétrole pour utiliser la dépense publique avec plus de retour sur l'investissement qu'une série de mesures viendront conforter», a expliqué Benkhalfa. «C'est une mesure d'inclusion économique et financière qui vise à ouvrir les portes des banques à tous ceux qui ont des fonds. Ce sont des capitaux qui, pour des raisons généralement procédurales et conjoncturelles, ne sont pas intégrés dans la sphère bancaire», a-t-il ajouté. D'où la mise en place, a-t-il indiqué, des nouvelles mesures d'accueil de ces capitaux avec trois garanties vis-à-vis des détenteurs. Ces derniers vont devoir bénéficier d'un système bancaire le plus sécurisé en Méditerranée malgré les quelques lourdeurs bureaucratiques, selon le ministre. Sur le plan procédural, il ne devrait y avoir aucun inconvénient à ce dépôt. Idem sur le plan fiscal, ou «seuls ceux qui considèrent qu'ils ont à régulariser une situation fiscale vont se déclarer au niveau de la conformité fiscale volontaire», insiste Benkhalfa qui estime qu'il existe un potentiel à mobiliser entre 1 000 et 1 300 milliards de dinars. Pour le ministre, ce dispositif va «permettre de faire circuler tout cet argent dans l'intérêt de l'investissement. Et l'économie a besoin de ces ressources qui doivent tourner dans la sphère réelle». Abderrahmane Benkhalfa a insisté de ce fait pour que «tous les acteurs bancarisent leur argent». «La bancarisation des ressources est une solution adaptée à la situation économique de notre pays». Enfin, la révision des subventions des produits de large consommation n'est pas prévue, assure le ministre qui réfute la possibilité de recourir à l'endettement. «Nous ne sommes pas arrivés à ce stade», a-t-il dit.