Explications «L?accident résulte de la perte d?un moteur lors d?une phase critique du vol, de l?absence de rentrée du train après la panne moteur et de la prise des commandes par le commandant de bord avant d?avoir entièrement identifié la panne.» Le tragique accident du 6 mars 2003 n?est donc pas dû à la vétusté de l?avion, encore moins à un manque d?entretien de ses équipements, mais plutôt à une panne survenue au niveau du moteur gauche de l?appareil au moment de la «rentrée du train», c?est-à-dire à l?instant où l?ordre a été donné de rentrer les pneus. Selon le rapport établi par la commission d?enquête, la rupture d?une pièce de ce moteur, «une rupture qui ne résulte pas d?un manque de maintenance», a provoqué la destruction immédiate d?une autre pièce appelée turbine haute pression. Cela a immédiatement entraîné une «brutale perte de poussée de l?avion». En d?autres termes, l?avion a perdu tout d?un coup une partie importante de sa puissance. Ainsi, il a fait une subite embardée à gauche. A ce moment crucial, le commandant de bord prend la place de la copilote aux commandes avec pour objectif de monter le plus haut possible pour pouvoir ensuite se poser. Mais ce faisant, il n?a pas fait entrer les pneus de son appareil, ni changé le taux de montée. La vitesse de l?avion ne cessait de diminuer, ce qu?il ignorait au même titre que sa copilote d?ailleurs. L?irréparable survint subitement sans qu?il ait même pas le temps de déterminer la nature de la panne : l?arrière de l?appareil, du côté de l?aile droite, percute le sol, le carburant se déverse et un gigantesque feu se déclare. Le rapport de la commission d?enquête estime que «la préparation sommaire du vol qui n?a pas permis à l?équipage de se préparer à une situation anormale, la simultanéité de la demande de rentrée de train, la rapidité de l?événement, le maintien d?un taux de montée inadapté compte tenu de la défaillance d?un moteur, l?absence de travail en équipage après la panne, ce qui s?est traduit par la non-détection et la non-correction des paramètres de conduite du vol, et l?environnement rocheux de l?aérodrome, impropre à un atterrissage d?urgence» ont probablement contribué à l?accident. Ce qui est sûr en revanche, c?est que l?équipage de l?avion a eu peu de temps pour réagir : 25 secondes en tout et pour tout, ont tenu à signaler les enquêteurs.