Résumé de la 210e partie n Charlotte et Jonathan restèrent un moment silencieux, elle vit une ombre passer sur son visage… S'asseyant sur le lit, Charlotte avait demandé: — Quelle sorte de bruit ? — Mon père pleurait. J'ai écouté à la porte. C'était horrible... il sanglotait à chaudes larmes. — Pourquoi ? — J'ai frappé à sa porte. Comme il ne répondait pas j'ai tourné la poignée. La porte n'était pas fermée à clé. Alors j'ai ouvert et je l'ai vu en pyjama en train de pleurer à côté de la fenêtre. J'ai dit : «Papa ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?» Il s'est retourné et il m'a regardé, en continuant de pleurer à chaudes larmes. — Et puis ? — Et puis c'est tout. Il m'a... regardé. Voyant qu'il avait les larmes aux yeux, elle était descendue du lit et était venue s'asseoir à côté de lui. — Mais pourquoi pleurait-il à ton avis ? — Je crois qu'il voulait me dire qu'il se sentait seul, mais qu'il ne savait pas l'exprimer. — Qu'est-ce que tu as fait ? — Je suis sorti. Et j'ai refermé la porte derrière moi. Mais pourquoi est-ce qu'il ne me l'a pas dit, bon sang ? C'était tellement évident. Mon père, l'homme d'affaires tout-puissant, était en pyjama en train de pleurer à chaudes larmes parce qu'il se sentait seul. Pourquoi n'a-t-il pas pu me dire ce qu'il avait sur le cœur ? Ça l'aurait peut-être aidé. «Et toi, pourquoi ne peux-tu pas dire ce que tu as sur le cœur ?» avait-elle eu envie de lui demander à ce moment-là. Mais c'eût été trop cruel. Si bien qu'elle l'avait consolé. Elle avait pris dans ses bras le garçon solitaire qui pleurait pour son père, et l'avait consolé avec un baiser. Ils s'étaient embrassés souvent après cela, et avaient découvert le plaisir qu'ils pouvaient se donner l'un à l'autre. Cependant, d'un commun accord, ils n'étaient jamais allés plus loin. Car pour l'un comme pour l'autre la première fois était quelque chose de très spécial, et ils savaient qu'il fallait attendre, et que l'occasion se présenterait d'elle-même. Celle-ci se présenta un an plus tard. Ce jour-là, c'était au tour de Johnny de la consoler. Il l'avait prise dans ses bras en pressant sa tête contre sa poitrine et s'était mis à lui chanter doucement une vieille ballade écossaise mélancolique. Elle avait enfoui sa tête dans les plis rugueux de sa chemise et s'était peu à peu arrêtée de pleurer, tandis que Johnny la berçait tendrement entre ses bras, car il savait ce que c'était que de perdre un être cher — une mère, ou un oncle qu'on aimait comme un père. Cependant, cette fois, ils ne s'étaient pas arrêtés à un baiser. A suivre