Résumé de la 24e partie ■ Charlotte essayait de contacter son ami Jonathan quand, soudain, il entra dans son bureau. Il lui avait dit «Salut, fillette» et elle avait dû faire un effort surhumain pour ne pas se jeter dans ses bras. En revoyant son sourire, son cœur avait tressailli, et elle s'était sentie transportée des années en arrière. Elle repensa au jour où leurs lèvres s'étaient rencontrées pour la première fois. Ce jour-là, ils se trouvaient dans l'antre secret de Johathan, et ce dernier pleurait à chaudes larmes. Elle lui avait dit : «Ne pleure pas, Johnny», en l'entourant maladroitement de ses bras, et leurs lèvres s'étaient jointes. Au même instant, Charlotte avait songé à deux bougies se penchant l'une vers l'autre, leurs flammes se confondant pour ne plus faire qu'une seule grande flamme immense et dévorante. Après ce baiser passionné d'adolescents, ils s'étaient instinctivement écartés l'un de l'autre, le cœur battant, car ils avaient senti que c'était jouer avec le feu. Et Charlotte avait soudain eu l'impression de n'être plus que la moitié d'elle-même, comme si Johnny avait été l'autre moitié. Et Johnny avait ressenti la même chose, bien qu'il ne le lui eût pas dit avec des mots. Mais son regard était éloquent. Jonathan et Charlotte avaient compris qu'ils étaient des âmes sœurs, et qu'ils ne pourraient jamais plus aimer quelqu'un d'autre. — Je sais. J'aurais dû t'appeler avant de venir, ne serait-ce que pour te demander si tu voulais bien de mes services, dit-il en lui décochant un regard sombre et intense qui raviva des passions enfouies depuis longtemps. Mais j'avais peur que tu refuses, et comme je savais que j'allais être obligé de venir de toute façon... Il est devenu très anglais, songea-t-elle. Comme s'il s'y était longuement exercé. Et le fait est qu'il avait résisté des quatre fers quand son père avait essayé de faire de lui un Américain, même si, techniquement parlant, Jonathan Sutherland était américain — c'est du moins ce qu'affirmait son certificat de naissance. Car Charlotte savait que son cœur appartenait à un autre continent. C'était la première chose qu'elle avait apprise le concernant, et elle en avait été tellement bouleversée qu'elle était tombée amoureuse. — Comment as-tu deviné que j'étais dans le pétrin ? Refermant la porte derrière lui, il ôta son imperméable dégoulinant de pluie et dit : — Il m'arrive de regarder les nouvelles. Quand j'ai appris qu'il y avait eu plusieurs morts, j'ai passé quelques coups de fil. (Il lui décocha un sourire espiègle.) Il me reste quelques amis à la CIA. Dans les deux premiers cas, il semblerait que les emballages portaient encore le scellé de fraîcheur quand les victimes les ont ouverts. Les premières analyses ont révélé que c'est la totalité du paquet qui a été altérée et non pas uniquement les doses ingérées par les victimes. A suivre