Résumé : Alors que Saïd entraînait sa fille dans sa chambre pour la calmer, Taos se rendit chez Khadidja qui racontait aux voisines ce qui s'était passé. La femme accusait Wassila de tous les maux... Taos rétorque alors que sa fille était fiancée, et qu'elle, elle n'était qu'une sale mégère, dotée d'une langue de vipère. C'est d'ailleurs pour toutes ces raisons que Athmane la fuyait. Khadija explose : - Je te tuerai. Je vous tuerai toutes les deux, toi et ta vaurienne de fille. Elle lève sa main pour la gifler, mais les voisines qui n'avaient rien raté de cette seconde scène de la soirée, la retinrent. Elle baisse son bras mais continue de vociférer en portant la main à sa poitrine. - Je ne me tairai pas, et mon cœur ne connaîtra pas la paix, tant que je ne me serai pas vengée...Et la vengeance est un plat qui se mange froid. Taos relève sa tête et la regarde d'un air narquois avant de tourner les talons et de quitter les lieux. Wassila sanglotait toujours. Elle avait entendu les cris et les propos diffamatoires de Khadidja. Son père était demeuré auprès d'elle sans broncher. Lui aussi avait entendu les éclats de voix et avait compris les causes de toute cette histoire. Il ne prononce pas un mot et Wassila ne savait pas comment aborder ce sujet avec lui. Elle aimait beaucoup son père et ne voulait pas le chagriner. Elle était peut-être la fautive principale dans ce qui arrivait, mais Khadidja aurait pu aborder le sujet avec elle, sans ameuter tout le quartier. Taos fit son irruption dans la chambre. Son air contrarié n'augurait rien de bon : - Tu pleures encore ? demande-t-elle à sa fille d'une voix courroucée. Wassila ne répondit pas. Elle était trop chagrinée pour pouvoir donner des explications. Taos s'approche d'elle et lui secoue le bras : - Que se passe-t-il entre toi et Athmane ? Tu as été agressée à ce que je viens de comprendre. Pourquoi s'est-il attaqué à toi ce soir ? Wassila essuie ses yeux et prend une goulée d'air : - Je ne sais pas... Je... Je venais de descendre du bus, lorsqu'il m'a abordée. - Pourquoi t'es-tu laissée aborder par lui ? Quelqu'un pourrait rapporter toute cette scène à Lyes, comment vas-tu lui expliquer ce qui s'est passé ce soir? Wassila pleurait toujours, et ne put prononcer un mot. L'évocation de Lyes lui donnait froid dans le dos... Il saura sûrement ce qui venait de se passer et posera des questions. Il va la soupçonner, et sa confiance en elle s'envolera telle une poussière dans le vent. Leurs projets aussi... Elle repense au salon de coiffure qu'elle devait lancer, à son statut de patronne, à son appartement. Tout va partir en fumée, si elle ne prend pas les devants pour conjurer les menaces de Khadidja. - Répond Wassila ! Qu'y a-t-il entre toi et Athmane? Rassure-moi ma fille, Khadidja a dit des choses qui m'ont fait très mal... Dis-moi que ce ne sont que des propos d'une femme jalouse de toi et de ton prochain mariage. Trop accablée pour répondre, Wassila lève une main suppliante : -Mère, s'il te plaît, laisse-moi tranquille pour ce soir. Je suis trop affligée pour te raconter toute l'histoire... -L'histoire... ? Il y a donc une histoire ? Mais de quoi parles-tu donc Wassila ? La jeune femme pleurait à chaudes larmes. Son portable se met à sonner, et elle reconnaît le numéro de Lyes. Elle ne répond pas, et la sonnerie s'arrête pour reprendre de plus belle. Taos décroche et après un échange poli, elle demande à Lyes de rappeler plus tard, prétextant que Wassila souffrait d'une atroce migraine. Elle revint ensuite vers sa fille pour insister : - Quelle est donc cette histoire dont tu parles Wassila ? Veux-tu me la raconter ? Les voisines me toisaient de haut tout à l'heure chez Khadidja. Elles chuchotaient entre elles et disaient un tas de choses sur toi... J'espère que c'est juste des ragots de voisinage Wassila ? La jeune fille qui pleurait toujours prend un mouchoir et s'essuie les yeux, avant de répondre d'une voix enrouée : - Elles peuvent raconter ce qu'elles veulent tes voisines... Mon honneur est sauf... Je ne suis pas une mauvaise fille. Athmane était saoul et ne savait pas ce qu'il faisait. Elle déglutit puis poursuit : -On dirait que le hasard s'acharne sur moi ! Cet homme me disait des choses qu'ils ne pensaient sûrement pas... -Des choses ? Quelles choses ? Taos se met à secouer sa fille : - Parle Wassila, je veux tout savoir. - Il n'y a rien à dire maman, Khadidja s'est toujours méfiée de moi, et la scène de ce soir a attisé sa colère et sa jalousie... Taos toise sa fille, puis lance d'une voix d'où perçait la colère : - Tu ne m'avais jamais dit que Athmane te faisait la cour. - Hein ? (À suivre) Y. H.