Résumé de la 68e partie n Margo voulait profiter de la situation pour écarter Charlotte, mais elle se trompait... Son père, un riche homme d'affaires américain, avait, sur un coup de tête, décidé de se rendre en Ecosse pour retrouver la trace du clan ancestral. Au cours de son voyage, Robert Sutherland avait fait la connaissance de la jolie Mary Sutherland, avec qui il n'avait aucun lien de parenté, en dépit du fait qu'ils portaient le même nom. Ils étaient aussitôt tombés amoureux l'un de l'autre. La lune de miel passée dans le cadre idyllique d'Inverness avait laissé augurer un mariage heureux : deux mois plus tard, Mary était enceinte. Peu après, Robert avait ramené sa jeune épouse aux Etats-Unis, dans son somptueux loft de Manhattan où se succédaient dîners d'affaires et soirée mondaines. Six mois après la naissance du bébé, Mary annonçait à Robert qu'elle voulait rentrer chez elle. Ce dernier n'avait pas cherché à la retenir : leur amour était mort quelque part sous le ciel d'Ecosse. Le divorce à l'amiable s'était passé sans heurts, et Mary avait été autorisée à prendre le «petit» avec elle. Après cela, Jonathan ne vit plus son père qu'à l'occasion des vacances. Un jet privé venait le chercher pour l'emmener passer deux semaines à San Francisco, Honolulu ou Chicago, le plus souvent en compagnie de domestiques et de gardes du corps, après quoi il regagnait les Highlands, ses valises bourrées à craquer de cadeaux aussi inutiles que chers. Lorsqu'il eut douze ans, il refusa d'aller passer Noël avec son père. Robert Sutherland ne chercha pas à l'y obliger. Un an plus tard sa mère tombait gravement malade et mourait d'une maladie de cœur congénitale qui n'avait pas été diagnostiquée à temps. Son père fit revenir le garçon «au pays», à San Francisco, et l'inscrivit dans un collège privé très sélect de Pacific Heights, pour faire de ce garcon fruste des Highlands un Américain «civilisé». C'était à cette époque que Charlotte avait fait sa connaissance dans le parc, alors qu'il pleurait à chaudes larmes son Ecosse bien-aimée. Elle l'avait consolé en lui expliquant qu'elle non plus ne savait pas si elle était chinoise ou américaine. Charlotte pensa à l'homme que Jonathan était devenu entre-temps, l'homme qui s'était présenté devant elle une heure plus tôt. Son costume trois pièces gris, très chic et parfaitement coupé, lui rappelait les dîners passés en compagnie du père de Jonathan, dans les restaurants les plus chics de la baie. Au cours de ces dîners composés de caviar, de chateaubriands et de desserts flambés, M. Sutherland s'éclaircissait la voix et déclarait : «Charlotte c'est un nom qui a compté dans l'histoire de la littérature. On pense d'emblée à Charlotte Brontë.» Ou bien : «La culture chinoise est très riche et très ancienne. Ce sont les Chinois qui ont inventé les nouilles, le saviez-vous ? Si, si, c'est Marco Polo qui...» A suivre