Plusieurs questions majeures restent à trancher, si le monde veut trouver en décembre à Paris un accord pour limiter le réchauffement planétaire. Niveau d'ambition, partage de l'effort, forme juridique... voici un rappel des principaux points de dissension, alors qu'une nouvelle session de négociations s'est ouverte à Bonn. Autrement dit, le partage des efforts entre pays développés, émetteurs historiques des gaz à effet de serre (GES) source du réchauffement, et pays en développement et émergents. De cette controverse de fond dans les négociations climatiques découleront les choix faits en matière d'obligations, de mécanismes de transparence et de révision des objectifs nationaux, ou encore la part que certains pays en développement pourraient prendre pour soutenir financièrement les autres pays du Sud. Il est entendu que l'accord de Paris «devrait réaffirmer l'objectif de long terme des accords précédents», notamment le maintien du réchauffement sous 2°C, voire 1,5°C. Mais la traduction concrète de cet objectif reste en débat. Les question de la durée de l'accord, de son actualisation dans le temps et des modes de réévaluation des engagements nationaux sont aussi sur la table. Vers un nouveau fiasco environnemental ? Rendez-vous n La conférence Paris-Climat sur les changements climatiques, la COP 21, 2015, aura lieu en fin d'année. Les enjeux soulevés par ce sommet sont essentiels : il devrait déboucher sur un accord contraignant visant à maintenir le réchauffement global de la planète sous les 2°C d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle. A la conférence de Lima sur le climat, les parties - pays ou groupes de pays- s'étaient engagées à produire leur propre contribution nationale à la lutte contre le changement climatique. Les membres les plus développés de la Convention de l'ONU sur le climat devaient préciser et quantifier leurs efforts et objectifs en matière de réduction d'émission de gaz à effet de serre pour après 2020 avant le 31 mars 2015, pour avancer sur la construction de l'accord climat, qui remplacera le protocole de Kyoto. Sur les 195 pays ou parties de la convention climat, seuls 33 ont à ce jour annoncé leur contribution en temps et en heures. Les bons élèves se font rares : la Suisse, l'Union européenne, la Norvège et le Mexique. Les Etats-Unis (2e plus gros émetteurs après la Chine) et la Russie (5e derrière l'Union européenne et l'Inde) l'ont communiquée in extremis. Des pays gros émetteurs de gaz à effet de serre, comme la Chine (plus de 25 % des émissions), le Japon, le Brésil, le Canada et l'Australie, n'ont en revanche, pas respecté l'échéance. Mauvaise augure ? Une action désolidarisée et timide est le meilleur moyen d'assister à un nouveau fiasco environnemental. Il existe en effet un certain nombre de risques inhérents à la stratégie de la bande à part. Il est, par exemple, difficile d'oublier le sommet de Copenhague, véritable tour de Babel, où chacun y allait de son petit prêche afin de défendre ses intérêts, perdant de vue que l'intérêt général est tout de même de préserver notre planète. Certains pays développés ont même, depuis, annoncé souhaiter en finir avec le protocole de Kyoto. Les pays africains souhaitent le prolonger jusqu'en 2020 et la Chine, l'Inde et le Brésil leur ont emboîté le pas. Leur objectif était assez clair : préserver les retombées financières que le protocole offrait aux pays du Sud. Des avantages que les pays occidentaux contestaient à certaines puissances, comme la Chine, dont le niveau de développement a fortement grimpé depuis les années 1990. Le fossé qui s'est creusé entre les pays développés et les autres a finalement empêché tout accord sérieux, chaque partie cherchant à contraindre l'autre sans lui-même prendre d'engagement susceptible de faire l'objet d'une sanction.