Résumé de la 103e partie n Soraya tient à Samir pour la seconde fois des propos tout aussi effrayants que les premiers. Samir n'en revenait pas. Soraya, sa jeune belle-mère, venait tout simplement de lui confier qu'elle n'était pas heureuse avec son père parce qu'elle ne trouvait pas chez lui la fougue qu'elle était en droit d'attendre d'un époux. Que faire ? Que lui répondre ? Il hésitait entre deux possibilités. D'abord, celle de lui interdire de dire du mal de son père dont elle n'ignorait pas l'âge. La seconde possibilité consisterait à faire l'idiot et à lui demander de s'armer de patience. Mais à quoi lui servirait-t-il d'être patiente ? Son père n'allait pas rajeunir avec le temps ? Il ne ferait que vieillir davantage…Heureusement que son regard toujours aux aguets avait aperçu au loin une boutique où il vit suspendus des régimes de dattes et de bananes. Il s'écria de joie dans l'espoir de dissiper la tristesse qui commençait à envahir le beau visage de Soraya : Ah ! Voilà une boutique que je n'ai jamais vue auparavant et qui va te permettre de ne pas entrer les mains vides chez tes parents. Il y a cependant une chose que je ne comprends pas ? Pourquoi j'ai accepté d'épouser ton père ? Non…Il ne s'agit pas de ça….D'habitude les importateurs de bananes ramènent ce fruit dans des cartons… Jamais je n'ai vu de régime comme celui qui est suspendu à cette boutique. Il y en a au moins pour dix kilos, là… Soraya ne lui répondit pas et c'était compréhensif. Elle voulait lui faire des confidences et parler de sa vie et de sa liaison avec son père et lui il se posait des questions sur les bananes et la manière dont elles étaient importées. Il avait vraiment l'air débile, devait-elle se dire. Samir serra à droite, sortit de la voiture très rapidement et il acheta cinq kilos de bananes et un énorme régime de Deglet Ennour. Il paya et revint très vite s'installer au volant de sa voiture. Voilà ! Maintenant nous sommes tranquilles, s'exclama t-il en redémarrant. Ah ! Je t'envie Samir…J'envie tous ceux qui se sentent tranquilles. Allez, je suis sûr que toi aussi tu es tranquille...mais la nature humaine est faite pour être toujours insatisfaite. Ne serais-tu pas un peu difficile, Soraya ? Samir se mordilla aussitôt la lèvre inférieure. Il avait réalisé tardivement qu'il avait ouvert une brèche à Soraya. Une brèche qui lui permettrait de parler de ses frustrations et de ses satisfactions si elle en avait. (A suivre…)